COMMUNES : LETTRE M
MALAUSSENE : La première mention du castrum date de 1170, lorsque son feudataire, Raimundus de Malaussena, prête l’hommage vassalique au comte de Provence. Le fief est ensuite une possession des Grimaldi de Beuil avant d’être inféodé au colonel Marco Antonio Badat, après la confiscation, en 1621, des biens d’Annibal Grimaldi. En 1722, il est réuni à la couronne sarde et en 1723, Jean Alziari, fils d’un notaire de Roquestéron, en fait l’acquisition. La même année Malaussène es érigé en comté. Une nouvelle lignée d’aristocrates est ainsi créée avec la famille Alziari. En 1793, le quartier général de l’état-major autrichien était établi dans le village. Le maréchal De Wins investi ensuite Toudon afin de surveiller la vallée du Var. Puis il lance un pont sur le fleuve pour transférer son magasin de munition à Villars. En 1800, les Français occupant le comté de Nice firent sauter le pont de Malaussène. Dans les années 1774-1775, un aqueduc-viaduc de 7 km de long est construit afin d’alimenter en eau (source de l’Adous) le village ainsi que les cultures (vignes et oliviers). Avant le percement des gorges de la Mescla (fin XIXe siècle), il reliait les vallées du Var et de l’Estéron.
MARIE : Dans l’Antiquité, le territoire était traversé par une voie romaine reliant Vintimille) Saint-Etienne-de-Tinée. Le castrum Maria est mentionné pour la première fois en 1066, lorsque le seigneur Balbo, son feudataire donne à l’église de Clans des terres faisant partie de Marie. A la fin du XIIe siècle, le comte de Provence Alphonse Ier y fait édifier un château pour défendre les gorges de la Tinée. Au début du XIIIe siècle, la paroisse relève de l’abbaye de Saint-Dalmas-de-Pëdona (Borgo San Dalmazzo, Piémont). Un texte de 1263 fait état d’une population de 65 personnes (à moins que ce chiffre n’indique des feux, dans ce cas il faut multiplier par 5 ou 6). Vers 1330 la seigneurie appartient à Aldebert Rostaing, qui possède également Valdeblore, Rimplas et Roure. Vers 1350, Marie et Rimplas passent à l’un de ses descendants, Pierre Balb. En 1388, le village passe sous le protectorat de la maison de Savoie. Initialement hameau de Clans, Marie obtient son autonomie en 1427, mais le partage définitif n’a été fait officiellement qu’en 1673. En 1621, après l’exécution d’Annibal Grimaldi, Marie est inféodé aux Bacilotto (ou Bachelot), puis en 1700, aux Olgliati. Les derniers feudataires on été les Lovera de Coni (Cuneo) pour lesquels, en 1722, le fief fut érigé en marquisat. En 1793, le comté de Nice est occupé par la France révolutionnaire, Marie, Roure, Sain-Sauveur et Rimplas font partie du canton de la Bollène-Valdeblore. En 1805, le chef-lieu est transféré à Saint-Sauveur. En 1816 après la restauration Sarde, Marie, Rimplas et Valdeblore sont rattachés à Saint-Martin-de-Lantosque (Saint-Martin-Vésubie). En 1860, suite à l’annexion du comté de Nice par la France via le plébiscite truqué, le village, ainsi que Rimplas, Ilonse, Roure, Clans, Roubion et Valdeblore son intégré au canton de Saint-Sauveur.MASSOINS : La première mention du castrum date de 1040. A cette époque, l’église appartenait aux abbayes de Lérins et de Saint-Pons, mais aussi aux Templier. Le village de Massoins devient ensuite une possession des Grimaldi de Beuil, sous la suzeraineté de la maison de Savoie. Sa position stratégique en fait une place fortifiée très importante pour la puissance baronnie des Grimaldi. En 1526-1527, le seigneur du lieu, René, et son frère Jean-Baptiste, seigneur d’Ascros, en conflit avec Honoré Laugier, des Ferres, assiègent ce dernier qui s’est réfugié dans son château de Gilette. Ils incendient La Roquette et Levens. Condamnés pour ces exactions, les deux frères s’enfuient en France. Ils sont pardonnés deux ans plus tard et rétablis dans leur fief par le duc de Savoie. A la chute des Grimaldi de Beuil en 1621, Massoins est inféodé aux Caissoti en faveur desquels il est érigé en comté. Le fief appartient ensuite aux Cagnoli et aux Corniglion. En 1746, le village est pillé par les Gallispans et, en 1792, occupé par les français jusqu’en 1814, où le village retournera au Piémont jusqu’en 1860, date de l’annexion du pays de Nice à la France.
MOULINET : Le territoire fut occupé par la tribu celto-ligure des Vibères puis par les Romains. La fondation du village est plus récente. En effet, au Moyen-Age, des cultivateurs sospellois s’installent sur ce terroir et y construisent un moulin. Le castrum de Molineto, alors simple hameau de Sospel, est mentionné au XIIIe siècle. Un texte de mai 1360 confirme la souveraineté de Sospel. En 1388, Moulinet se rallie, comme sa ville de tutelle à la maison de Savoie. En 1500, le village est érigé en paroisse sous le vocable de Saint-Bernard. En septembre 1944, les Moulinois sont déportés à Cuneo par les Allemands mais les combats de l’Authion, en avril 1945, libèrent la vallée de la Bévéra. Le 11 novembre 1948, le village est décoré de la croix de guerre.