COMMUNES : LETTRE G
GILETTE : De nombreux vestiges datant de l’âge du bronze (enceinte fortifiée, tombes, traces d’habitats) témoignent de la présence des Ligures (tribu des Gallites). Le territoire de Gilette est ensuite investit par les Romains qui en font comme à Bonson, un poste de surveillance (ruines de Colle Belle), et qui construisent un axe routier secondaire entre Cemenelum (Cimiez) et Podium Tinearum (Puget-Théniers). Cette voie romaine traversait l’Estéron par un qué situé entre Le Broc et Gilette. Vers l’an 500, le village primitif occupe un site ligure à Lou-Chier. D’abord attaqué par les Lombars, il est définitivement abandonné à la suite des raids incessants des Sarrasins. Entre les VIe et VIIe siècles, le village est reconstruit sur son emplacement actuel. Gileta est mentionné pour la première fois en 1028, dans le cartulaire de Saint-Pons et de nouveau en 1079, en tant que prieuré bénédictin relevant de l’abbaye Saint-Victor à Marseille. Le fief appartenait alors à la famille des Thorame-Castellane. Le château est édifié dans le courant du XIIe siècle par le comte de Provence Alphonse Ier. Entre les XIIIe et XVe siècles, la seigneurie relève successivement des Glandèves, Bras, Ranuffi et Berre. La position presque inaccessible de cette sentinelle du Var en fait une place forte très convoitée. Au début du XVIe siècle, elle a pour feudataire Honoré Laugier, seigneurs des Ferres. Entre 1536 et 1544, elle est occupée par les Français, puis inféodée aux Orsiero et aux Caïs. Le 25 juillet 1635, Gilette est érigé en comté. En 1792, les révolutionnaires français l’occupent. Le 18 octobre 1793, en prenant la forteresse, les français remportent une victoire inattendue sur les Austro-Sardes (la bataille de Gilette). Elle fut suivit de la prise de Saorge par Masséna. Le comté de Nice ne tarde pas à être totalement occupé par la France jusqu’à la chute de l’Empire en 1814. Gilette réintégra le royaume de Sardaigne jusqu’à l’annexion du comté de Nice suite au plébiscite truqué de 1860.
GORBIO : D’après la légende, ce village aurait été crée par l'apôtre Saint Barnabé. Au début de l’an mille, Gorbio est mentionné pour la première fois dans une charte déterminant les limites du comté de Vintimille. En 1146, le comte Obert de Vintimille rend l’hommage à la République de Gênes. En 1157, son fils Guido Guerra se soumet au même rituel. Le Castrum Golbi va rester sous la suzeraineté des Génois pendant plus d’un siècle. En 1258, le comte Guillaume III de Vintimille (dit Guillaumin) cède au comte de Provence ses terres du Val de Lantosque et celles ayant appartenu à son père, dont les castra de Ste-Agnès, Gorbio, Tende, La Brigue, Castellar et Castillon. Il reçoit en échange 1000 livres tournois ainsi qu’une terre en Provence (il devint ainsi seigneur du Puget). Cette cession n’est pas acceptée par ses frères, les comtes Pierre-Balbe et Guillaume-Pierre, qui entrent en rébellion contre les Provençaux. En 1285, le comte de Provence redonne l’investiture de certains fiefs, dont Gorbio, à des descendants des Vintimille (les fils de Guillaume-Pierre et d’Eudoxie Lascaris, ainsi que celui du comte Guillaumin). Lors de la dédtion de 1388, Gorbio passe sous le protectorat de la Savoie. Les Lascaris vont conserver leurs fiefs. Toutefois, à partir de 1522, par vente ou par héritage ils cèdent certains de leurs droits à diverse familles. Ces coseigneurs étaient les Fabrin Gabiani, De Fera, Raimondi, Isnardi, De Gurbenatis et Corvesi. En 1746-1747, lors de la guerre de Succession d’Autriche, de violents combats ont lieu dans le village. De 1792 à 1814, il est occupé comme tout le pays niçois par la France et sera annexé de nouveau à la France en 1860 lors du plébiscite truqué.
GUILLAUMES : Le territoire possède de nombreux vestiges datant du néolithiques, et c’est sur le site d’un habitat gallo-romain que, vers l’an mille, Guillaume le Libérateur fonde le castrum primitif en 1231, la cité obtient de son suzerain, Raimond Bérenger V, des privilèges qui en font une commune libre. Sa position géographique au confluent de deux cours d’eau favorise son rôle de centre commercial régional et fait d’elle, pendant quatre siècles, la capitale de la haute vallée du Var (elle fut chef-lieu de bailliage puis viguerie). Quant au château construit vers 1240, il est, quelques années plus tard (1248), confisqué par le comte Charles Ier e Provence qui y installe un castellan et une garnison. La reine Jeanne va essayer par deux fois d’inféoder la Communauté (1358 et 1380), sans succès car les Guillaumois rachètent leurs droits. Après la dédtion de Nice à la Savoie, Guillaumes, de par sa situation provençale entourée de villages dépendant de la Savoie, elle devient une importante place forte. En 1450, le roi René fait reconstruire un château fort sur un site perché défensif. En 1481, lors e la réunion de la Provence au royaume de France, Guillaumes devient français. François Ier lui confirme ses privilèges en 1518 et en fait une ville royale. En 1575, Henri IV y installe une garnison permanente. Le 22 août 1682, elle est détruite par un incendie. Lors des rectifications de frontières effectués en 1760, Guillaumes est cédé au royaume de Piémont-Sardaigne, mais l’article 9 du traité stipule que le château ainsi que les ouvrages de fortifications doivent êtres démantelés. Son histoire se confond ensuite avec celle du comté de Nice, auquel il est intégré.