BAIROLS : Lorsque, vers 1040, le domaine de Bairolum est mentionné pour la première fois, il relève de l’abbaye de Lérins. Le village primitif, dont il reste quelques vestiges, fut abandonné pour être reconstruit su un site moins élevé, mais l’habitat est néanmoins perché à flanc de montagne. Au moment où s’ouvrait la difficile succession de la reine Jeanne, comtesse de Provence (assassinée en 1382), Bairols était un fief de Jean Grimaldi de Beuil. Il en avait été investit par sa suzeraine vers 1355. Après la dédition de Nice à la Savoie en 1388, Bairols reste une possession des Grimaldi de Beuil jusqu’à l’exécution d’Annibal Grimaldi en 1621. Tous les biens de ce derniers furent confisqués et ses châteaux rasés. Ce sont les Solaro, marquis de Dolgliani, qui furent gratifiés par le duc de Savoie des fiefs de Bairols et de Villars. Entre 1927 et 1929, la « compagnie Energie électrique du littoral méditerranéen » construit, sur les territoires de Bairols et de Clans, la centrale hydroélectrique du Bancairon. Les eaux, captés au Pont-de-Paule, sont canalisé dans une galerie souterraine de 14 km. Bancairon est la plus importante unité de production du Pays Niçois et des « Alpes-Maritimes » (50 000 kW)
BEAULIEU : (Beaulieu-sur-Mer). Des traces de campement découverts dans le centre-ville attestent une occupation humaine dès le néolithique. Vers le Ve siècle avant notre ère, les Grecs y fondent le port d’Anao. Les Romains occupèrent à leur tour les lieux : ils agrandissent le port et s’installent sur les hauteurs. Anao est cité dans l’Itinéraire maritime d’Antonin (carte réalisé sous le règne des empereurs romains de cette ligné, indiquant les ports et les anses pouvant être utilisés par les navires). Lorsque commença la période des grandes invasions, les habitants abandonnèrent plusieurs fois l’agglomération côtière pour se réfugier sur le plateau Saint-Michel qui domine la baie de Villefranche et Beaulieu. Ce fut le cas au IIIe siècle ainsi qu’au VIe siècle, lorsque le petit monastère qui y avait été construit fut rasé par les Lombards. Vers la fin du XIIIe siècle, une communauté de pêcheurs-agriculteurs se fixe de nouveau sur le littoral. Elle se regroupe autour de l’église Sancta Maria de Olivio située à proximité de la baie des Fourmis. Cette église est cité en 1075, dans le cartulaire de la cathédrale de Nice, mais elle est probablement plus ancienne. En 1078, elle dépend du monastère de Saint-Pons, puis retourne pour quelques temps sous la tutelle de la cathédrale de Nice. Le développement de Beaulieu commence vraiment après 1860 et amène certains résidents et personnalités locales à demander, à partir de 1886, l’érection de Beaulieu en commune autonome. Le maire de Villefranche de l’époque combat énergiquement ce projet. Pétitions et déclarations enflammées se succèdent des deux côtés. Finalement, en 1891 (loi du 23 juillet) Beaulieu obtient son détachement de Villefranche et devient une commune indépendante. A la belle époque, et jusqu’à la Première Guerre mondiale, Beaulieu fut une station hivernale prisée par de nombreuses personnalités, têtes couronnés ou riches industriels : la reine Victoria, l’impératrice Elisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach (universellement connue sous le surnom de « Sissi »), le roi des Belges Léopold II, Gustave Eiffel, Lipton, Marinoni (l’inventeur de la rotative), Théodore Reinach (archéologue et qui fit construire la Villa Kerylos), James Gordon Bennett (propriétaire du « New-York Herald »). La création d’un casino, entre les deux guerres mondiales, relance l’activité de la commune. De nos jours, cette petite station balnéaire très prisée est toujours fréquentée par une clientèle aisée.
BEAUSOLEIL: Le site possède de nombreux vestiges ligures. Puis il est occupé par les Grecs et les Romains. Pendant les siècles obscurs, les population fuient le littoral et se réfugient sur les hauteurs ou à l’intérieur des terres pour échapper aux invasions barbares et aux razzias incessantes des Sarrasins. L’histoire de Beausoleil se confond ensuite avec celle de La Turbie, car la commune de Beausoleil ne fut crée qu’en 1904, après division du territoire turbiasque. Vers la moitié du XIXe siècle, l’essor économique de Monaco, dû à la création de la Société des Bains de Mer, entraîne le développement et l’urbanisation des communes limitrophes. L’architecture 1900 y est d’ailleurs prédominante. A partir de 1894, un train à crémaillère assura la navette entre Monaco, Beausoleil et La Turbie, soit un parcours d’environs 2 340 mètres. La pente abrupte nécessitait une traction renforcée par ce système. A partir de 1903, la première partie de cette ligne fut également utilisée par le tramway électrique. Son exploitation fut abandonnée en 1932, à la suite d’un grave accident (rupture de la crémaillère). A la Belle Epoque, Beausoleil accueille dans ses palaces une riche clientèle européenne. Toutefois, la Première Guerre mondiale et le crash boursier de 1929 provoquèrent pendant quelques décennies une nette diminution de la fréquentation touristique sur la région. Le centre-ville connut un développement urbain particulièrement rapide entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. La ville fut classé station climatique en 1921.
BELVEDERE : Des découvertes récentes attestent que le site fut occupé dès l’Antiquité : en été, les Romains se rendaient dans les établissements de bains de Berthemont qui, à cette époque, était situé sur le territoire de Belvédère mais fait actuellement partie de celui de Roquebillière. C’est au XIIe siècle, dans le cartulaire de l’ancienne cathédrale de Nice, que Belveder est mentionné pour la première fois. En haut du village subsistent les ruines d’un château datant du XIIIe siècle. A l’époque médiévale, ce castrum (un habitat fortifié au pied d’une maison forte) fur le seul château comtal sous la domination des comtes de Provence. Sa position stratégique au centre du Val de Lantosque (actuelle vallée de la Vésubie) explique ce rôle politique. Après la dédition de 1388, la viguerie de Vintimille / Val de Lantosque, comme celle de Nice, est sous la protection de la maison de Savoie. Belvédère fut un fief des Grimaldi de Beuil jusqu’à l’exécution, en 1621, d’Annibal Grimaldi. Il devient ensuite la baronnie perpétuelle de droit des familles Raynardi et Boschetti, un titre purement honorifique. Aux XVIe , XVIIe et XVIIIe siècles, la localité subit une série d’occupations militaires et de passages de troupes (François Ier notamment), mais aussi des tremblement de terre (en 1564 et 1644), un incendie dévastateur (en 1751) des épidémies (peste en 1629 et choléra en 1764). En 1793, le comté de Nice, dont fait partie Belvédère, est envahit et annexé par les révolutionnaires français avant d’être rendu au Piémont-Sardaigne en 1814. Bien qu’après, l’annexion à la France de 1860, la commune ne retrouva les limites d’origine de son territoire qu’en 1947. En effet, la haute Gordolasque resta terres de chasse, « Terre de Cour », des souverains d’Italie jusqu’à l’abdication de Victor-Emmanuel III en 1946. en réalité, les raisons en étaient purement militaires et stratégiques. Plusieurs autres villages furent amputés d’une partie de leurs propriétés communales pour le même motif. L’économie de Belvédère est principalement axée sur l’élevage de bovins et d’ovins. Ses troupeaux représentent plus de la moitié du cheptel des moyenne et haute Vésubie. En octobre, on célèbre le retour des bergers : fête des Bergers et fête du Brous (variété de fromage blanc, du petit-lait fermenté de vache, un produit typique des alpages). Le premier dimanche de février, les Belvédérois célèbrent la St-Blaise (le protecteurs des maux de gorge) et pour la fêtes des Picons (cloches des vaches), on danse toute la nuit qui précède mardi gras.
BENDEJUN : Des Vestiges de fortifications et d’enceintes ligure sur la ligne de crêtes du Férion, ainsi que sur les plateaux de Bendejun, attestent que ce territoire fut occupé par les Ligures, près de 2000 avant les Romains. On y trouve également des traces de l’occupation romaine : les restes d’un chemin pavé, d’un oppidum avec une inscription et l’emplacement d’un temple. Pendant la période des Grandes Invasions et des razzias Sarrasines, les habitants se réfugient sur les terres de Châteauneuf et de Tourrette, situés sur les hauteurs. Au VIe siècle, la région est dévastée par les Lombards. L’histoire de Bendejun se confond ensuite avec celle de Châteauneuf jusqu’au 25 juin 1911, date à laquelle elle devient (comme Cantaron), une commune indépendante. En 1030, le cartulaire de l’abbaye de Saint-Pons stipule que Châteauneuf est ses deux hameaux (Remaurian et Bec de Iuno) lui ont été donnés par l’évêque de Nice. Du XIe au XIVe siècle, Bendejun se développe (il compte 2 000 habitants au XIVe siècle). Les terres sont cultivées jusqu’au sommet des crêtes du Férion alors qu’un marécage occupe toute la partie basse, située près du lit du Paillon. Après la dédition de 1388, le village, comme toute la viguerie de Nice, sera sous la protection de la maison de la Savoie. En 1621, Bendejun est érigé en paroisse distincte par l’évêque de Nice. les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sont une période de grands troubles pour tout le comté de Nice. jusqu’à la première moitié du XVIIIe siècle, Châteauneuf et ses hameaux sont une seigneurie, éclatée entre de nombreux coseigneurs dont les Châteauneuf. Pendant la guerre de Succession d’Autriche, des fortifications sont édifiés (1747) sur le Férion. Et les Barbets, durant l’occupation du Pays de Nice par la France révolutionnaire (puis impériale) y installent des repaires inexpugnables. L’agglomération vécut longtemps des revenus que lui procuraient les châtaigniers, l’huile d’olive, les mimosas ainsi que l’élevage de vers à soie. Cette industrie fut florissante jusqu’à la fin du XIXe siècle et disparut en 1920. Sa proximité avec l’agglomération niçoise en fait un lieu d’habitat d’actifs travaillant à Nice et la croissance de sa population a été rapide depuis l’invention de l’automobile après une phase de dépeuplement dans la première moitié du XXe siècle, comme la plupart des communes.
BERRE : (Berre-les-Alpes) Dès le VIIe siècle avant notre ère, le territoire fut occupé par les Celto-Ligures, comme en témoignent les vestiges d’un castellaras au Col de la Croix, et les nombreuses cupules creusés dans les rochers de grès (Costa Negra, Cotet). Au début du XIe siècle, Berre (comme Blausasc), est encore une colonie-bergerie de la commune libre de Peille. Le Castellum Barra est mentionné pour la première fois en 1108, dans le cartulaire de l’ancienne cathédrale de Nice. Des chartriers des années 1247 et 1252 nous apprennent que cette communauté d’habitants était dotée d’une prieuré relevant de l’abbaye de St-Pons, laquelle y exerçait les pouvoirs temporels et spirituels. En 1324, l’église primitivement vouée à St-Valentin passe sous le vocable de St-Laurent. En 1271, Raymond de Berre achète Contes, une partie de Tourrette et une partie supplémentaire de Châteauneuf. Vers 1350, le château, agrandi et restauré, devient un lieu très prisé de la noblesse : l’épouse de Gaspard de Berre, Yolande Galléan (famille des seigneurs de Châteauneuf) y donne des fêtes somptueuses. Elle en fait une des cours d’amour du comté de Provence, animée par le célèbre troubadour niçois Guillaume Bojéro. Après la dédition de 1388, le fief dépendra du Comté de Savoie. Lors de l’afflouage de 1408 (impôt sur les feux), 8 foyers sont recensés (environ quarante habitants). En 1421, les Berre obtiennent la seigneurie de Gilette et en 1503, ils sont coseigneurs de Berre, Châteauneuf, Tourette, Falicon et Ascros. En 1602, Berre est érigé en baronnie. A l’époque, les Berre comptait plusieurs branches : les seigneurs de Berre, de Collongues, de Gilette et Châteauneuf/Tourette. En 1677 et en 1687, le titre de baron de Berre passe, par mariage aux Dalaise et aux Terrassani. Au XVIIIe siècle, il échoit aux Cachiardi. En 1826, le dernier baron de Berre, Emile Antoine Cachiardi, est investi du titre par Charles-Félix, roi de Piémont-Sardaigne. Pendant la Révolution française, la marquise de Cabris (sœur de Mirabeau), est obligée de fuir la France pour se réfugier en Italie. Elle fait une halte au château de Berre, qu’elle doit quitter précipitamment à l’arrivée des troupes révolutionnaires. Pendant longtemps, la ressource principale des habitants fut l’exploitation des nombreuses châtaigneraies et, à partir de 1900, la culture du mimosa. Tout au long de l’année, la vie de ce village est rythmée par de nombreuses fêtes : patronales (14 février et 10 août), du Mimosa en mars, des Fraises/Cerises/Framboise en juin, du Four en juin également, des Châtaignes en octobre.
BEUIL : Initialement, le site était habité par la tribu ligures des Velaunes. Malgré une farouche résistance, ils furent vaincus par les Romains qui convoitaient leur territoire. En effet, Beuil bénéficiait d’une position stratégique exceptionnelle, en haut des gorges du Cians et à proximité d’une voie de communication reliant l’Italie à Cemenelum. Les Romains y édifient Castrum Boliacum, un fort qui servit de relais à leurs armées. La seigneurie est fondée à la fin du Xe siècle, peu après l’expulsion des Sarrasins. Au moyen-âge, le village est sous l’emprise du pouvoir épiscopal, mais à partir de 1230, avec l’incorporation de la région au comté de Provence, il fait partie de la viguerie de Puget-Théniers. Vers la fin du XIIIe siècle (probablement en 1258), les Beuillois se révoltent contre leur seigneur féodal, Guillaume Rostaing, qui est assassiné. En 1315, sa fille Astruge épouse Andaron Grimaldi (oncle de Rainer Ier Grimaldi de Monaco) créant ainsi la dynastie des Grimaldi de Beuil. Ils vont régner sur cette contrée pendant trois cent ans. La seigneurie dont Astruge est l’unique héritière et qu’elle apporte en dot est composée de nombreux fiefs sur la rive gauche du Var moyen. En 1382, la reine Jeanne, qui régnait sur Naple et la Provence depuis 1343, est assassinée. Sa difficile succession provoque la partition de la Provence orientale : la région qui formera le futur « comté » de Nice va entrer, pour quatre siècle et demi dans les Etats de la maison de Savoie. En 1387, Jean Grimaldi de Beuil possédait les territoires de Péone, Beuil, Roubion, Roure, Ilonse, Bairols, Touët-de-Beuil, Rigaud, Pierlas. Il était également « gouverneur de la Provence entre la Siagne et les Alpes ». Il joua un rôle décisif dans la dédition de 1388 en apportant son soutien au Comte de Savoie. Pendant deux siècle et demi, cette puissante famille sut manœuvrer avec habilité. En 1561, la baronnie de Beuil est érigée en comté. Elle comprend en plus les fiefs suivants : Sauze, Marie, Thiéry, Lieuche, Tournefort, Massoins, La Tour, Villars, Ascros, la Cainée (commune de Pierrefeu), Malaussène, Toudon, Tourrette-Revest. Toutefois, en 1621, la dynastie des Grimaldi de Beuil s’éteint avec Annibal, accusé de haute trahison par le duc de Savoie et exécuté. Les fiefs sont confisqués et les châteaux démantelés. Les pierres de celui de Beuil sont réutilisées dès 1633 dans le village. En 1623, Beuil est inféodé (avec Péone et Sayze), au comte Cavalca de Parme avant d’échoir, par mariage, au baron de Chenillac. Beuil subit comme ses voisins l’exode rural dès la deuxième moitié du XIXe siècle mais les premières manifestations de sport d’hiver s’y fixèrent avec la station des Launes. Cette activité nouvelle contribua à maintenir sur place une part de la population et à attirer de nouveaux habitants. Beuil fut aussi un lieu de casernement des troupes alpines.
BLAUSASC : Des origines jusqu’en 1926, année de son détachement de Peille, Blausasc en fut un hameau et en partagea l’histoire. Au XIIe siècle, Peille est une commune libre sous administration consulaire. En 1176, le comte de Provence, à qui la cité avait apporté son aide contre les Niçois, confirme la confédération qu’elle forme avec Lucéram et Utelle. Au XIIIe siècle, la commune de Peille appartient à la viguerie de Nice avant d’être rattachée, en 1347, à celle de Vintimille, qui avait Sospel pour chef-lieu. En 1621, elle devient une seigneurie érigé en comté en faveur des Lascaris-Vintimille qui détiendront ce fief jusqu’à la révolution française. En 1760, Blausasc est mentionné sur les cartes sardes sous le nom de Castel de Bleusasc. Ce hameau, qui est autonome de fait car il possède depuis longtemps une école, une cure, une mairie et un registre d’état-civil, demande son indépendance pour la première fois en 1872. après une deuxième requête, acceptée par la commission syndicale de Peille en 1921, les Blausascois obtiennent leur autonomie communale. Par la loi du 13 janvier 1926, après une attente de plus de cinquante ans, Blausasc est officiellement détaché de sa commune tutélaire. Dans le passé, les activités des villageois étaient essentiellement liées à l’agriculture, en particulier la culture de l’olivier, et à la sériciculture. L’exploitation d’une carrière de ciment sur le territoire de la commune, une activité très ancienne, s’est beaucoup développé depuis 1921 avec la Cimenterie Vicat. Actuellement, sa proximité de Nice a fait de Blausasc un village résidentiel. Toutefois, la commune à conservé son caractère rural et elle possède plusieurs gîtes ainsi qu’un moulin à huile. De nombreuses festivités sont organisées tout au long de l’année : la Limaciera, la fête du Four à pain, les Journées de la Nativité, ainsi que des expositions.
LA BOLLENE-VESUBIE : Cette région fut probablement occupée dès le IIIe siècle avant notre ère par les Vesubiani. Des tessons de poterie sigillé datant du Ter siècle après J-C attestent que ces peuplades autochtones étaient en contact avec le Romains. Il est probable qu’elles commercialisaient leurs excédents agricoles pour acquérir des objets manufacturés. Ce n’est qu’en 1140 que le site de la Bollène est mentionné sous l’appellation Castrum di Abolena. Au XIIIe siècle, l’existence d’un château est confirmée. Au XIVe siècle, le village fait partie de la viguerie de Vintimille/Val de Lantosque, avec Sospel comme chef-lieu, sous la suzeraineté du comte de Provence. Après la dédition de 1388, cette viguerie, sous l’autorité du gouverneur et du diocèse de Nice, est englobée dans les Terres Neuves de Provence (futur « comté » de Nice) dépendantes de la maison de Savoie. Cette souveraineté est effective en 1391, lorsque les habitants rendent hommage au comte Amédée VII. En 1514, le duc de Savoie Charles III, puis en 1566 le duc Emmanuel-Philibert, confirment aux Bollénois le droit de s’administrer eux-mêmes. Toutefois, à la fin du XVIIe siècle, le village, très endetté, est dans l’impossibilité de rembourser. Malgrès l’opposition des habitants, il est mis en vente par le duc de savoie. En effet, son duché étant également dans une situation financière catastrophique, Victor-Amédée II ne respecte pas les engagement de ses prédécesseurs. Pour renflouer ses caisses, il décide de vendre des fiefs non inféodés. C’est ainsi qu’en 1699, La Bollène, Venanson, Isola, Utelle, Breil, Saorge, le Val de Blore, Levens et Contes sont inféodés, pour la somme de 159 580 livres, à Jean Ribotti, un médecin exerçant à Milan mais originaire de Pierlas. En procès avec la communauté villageoise, il ne conserve pas La Bollène. Devant le refus des autres localités, le duc réaffirme leurs libertés municipales et leurs droits. De surcroît, il décerne à chacune le titre de « comtesse d’elle-même ». Jean Ribotti ne conservera que le Val de Blore. Dès septembre 1700, le fief comtal de la Bollène a redressé la situation et retrouvé ses privilèges. Aux XVIe et XVIIe siècles, le village a subi plusieurs tremblements de terre. Il fut détruit par ceux de 1564 et du 18 janviers 1618. Au début du XVIIIe siècle, La Bollène est occupé par les troupes françaises de Louis XIV. Les pillages recommencèrent en 1744 et 1747, lorsque la vallée de la Vésubie fut envahie par les Gallispans en lutte contre les Austro-Sardes. A la fin du XIXe siècle, le village devient une station d’été très prisée. Après la Première Guerre mondiale, la présence des militaires va relancer l’économie locale, mais le processus d’exode rural recommence après celle de 1939-1945. Il semble être enrayé depuis 1975. Dans le passé, les Bollénois tiraient leurs principales ressources de la culture des céréales (blés et maïs), des fruits (figues, noix, châtaignes, cerise) ainsi que de l’exploitation forestière et de l’élevage de bovins, d’ovins et de caprins (fromagerie de la Dorgane et vacherie de Mantégas). Actuellement, seuls perdurent l’élevage et l’exploitation forestière. Chaque 30 octobre, on fête le retour des bergers. La proximité du Parc du Mercantour et de la vallée des Merveilles confère au village un fort potentiel écologique et agro-pastoral qui attirent de nombreux visiteurs. Avec Nice, la Bollène est le seul endroit où l’on fête la Ste-Réparate (en octobre).
BONSON : Le village, bâti sur une crête rocheuse, domine la vallée du Var et une partie de la vallée de la Vésubie. Des vestiges de postes de surveillance attestent que le site fut occupé par les Romains. Des manuscrits de 1209 mentionnent l’existence d’un château ainsi que l’octroi d’un droit de gué au commandeur des Hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem (futur ordre de Malte). En 1271, Guillaume Olivari acquiert les fiefs de Bonson et de Tourrette-Revest qui, avant cette date, avaient appartenu aux seigneurs d’Ascros et de Glandèves (Entrevaux). En 1293, Charles II comte de Provence, donne la concession d’un bac à péage au baron Liti, seigneur de Bonson et de La Roquette. Dans un acte d’avril 1380, nous apprenons que les Liti sont également seigneurs de Saint-Auban, de Dosfraire (ce village n’existe plus) et coseigneur de Bouyon. A partir de la dédition de Nice à la Savoie en 1388, Bonson est englobé dans les Terres Neuves de Provence (futur « comté » de Nice), mais fait toujours partie du diocèse de Glandèves. Le 26 novembre1446, Charles Lascaris de Vintimille, coseigneur de La Brigue, épouse la fille de Pierre Liti, seigneur de Saint-Auban et de La Roquette. De ce fait, il reçoit les châteaux de Bonson, La Roquette et d’une partie de Bouyoun. En 1554, Pierre Lascaris est investi par le duc de Savoie Emmanuel-Philibert des castra de Bonson, La Roquette, la troisième partie de Bouyon, La Brigue et Dosfraire. A la fin du XVIe siècle et au cours du XVIIe siècle, Bonson passe par mariage aux Laugieri, puis aux Chabaud de Tourrette avant d’être vendu, en 1661, à Jean-Baptiste de Andréis de Sospel. En 1685, il est revendu à Jérôme Marcel de Gurbenatis, apparenté aux comtes de Vintimille et aux seigneurs de Castellane. En 1688, la seigneurie est érigée en comté pour Jean de Gurbenatis, le président du Sénat, puis elle passe aux Ferraro. La vie du village est rythmée par de nombreuses fêtes : St-Benoît (août), Saint-Hospice (octobre), de l’Olivier en juin. Ainsi que le Festival d’art contemporain en été. L’huile d’olive de Bonson est d’appellation d’origine contrôlée « Olives de Nice ».
BREIL : (Breil-sur-Roya) Des vestiges archéologiques attestent une présence humaine dès le néolithique. La vallée de la Roya (la Rutuba des Romains) ainsi que les hautes terres situées entre le col des Brouis et l’Authion sont ensuite occupées par des Celto-Ligure : les Brodionti (castel de Brodo, Brouis), les Brigiani (rive gauche de la Roya), les Sogionti (Saorge). Ces tribus alpines sont soumises lors des conquêtes d’Auguste, vers l’an 14 avant J-C, et leur territoire rattaché au municipe romain d’Albintimilium (Vintimille). Toutefois, leur romanisation ne fut complète qu’à partir du IIIe siècle. Pendant les siècles obscurs, les habitants subissent de nombreuses invasions (gothes, lombards) puis les incursions dévastatrices des pirates musulmans. En 973, les Sarrasin sont définitivement chassés de la région grâce à la coalition formée par Guillaume Ier de Provence, le comte d’Arles, et Ardoin de Suze. C’est à cette époque que les territoires de Breil, Saorge, Tende et La Brigue sont inféodés aux comtes de Vintimille, vassaux du marquis de Turin, lui-même sous la suzeraineté du Saint-Empire romain germanique. Le comté de Vintimille est cité pour la première fois dans une charte de 962 concernant San-Remo. C’est à cette époque que l’habitat dispersé sur la rive droite de la Roya est abandonné pour un site mieux protégé de la rive gauche, et que les seigneurs du fief construisent la Turris Cruellam du Castrum de Brehl. En 1258, les comtes Georges et Boniface de Vintimille cèdent leurs droits sur Breil et Saorge au comte de Provence Charles d’Anjou. Lors de la dédition de Nice à la Savoie, Breil passe sous le protectorat de la Savoie. En 1699, Jean Ribotti fait acquisition de Breil mais en 1700, il le cède à Octave Solaro, comte de Govone pour lequel le fief est érigé en marquisat par le duc de Savoie. Breil étant situé sur un des grands axes de communication qui relient le littoral, l’Italie du Nord, la Suisse et les pays d’Europe du Nord, il fut occupé par les Italiens puis par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. En octobre 1944, l’occupant allemand détruit les diverses voies de communication, les ponts et les installations ferroviaires. En 1947, les hameaux de Libre et de Piene-Haute (qui restèrent à l’Italie au moment de l’annexion de Nice par la France en 1860) sont rattaché à Breil. La ville, lieu de passage sur la route du sel à longtemps vécu des échanges commerciaux entre l’Italie du Nord et le Pays Niçois, mais également de l’oléiculture.
LA BRIGUE : Le territoire de Briganito était occupé par la tribu celto-ligure des Brigiani. Mentionnés sur le Trophé d’Auguste, à la Turbie, qui conserve la liste complète des tribus vaincues, ils furent parmi ceux qui résistèrent le plus longtemps aux Romains. Dans un acte du XIe siècle, Ardoin, marquis de Suse et possesseur du Piémont occidental, accorde certaines libertés et garanties aux habitants de Tende, la Brigue et Saorge : le droit de pêche, de chasse, d’irriguer, de faire paître les troupeaux. Cette charte est souscrite par ses vassaux, les comtes de Vintimille auxquels sont inféodés ces fiefs. En 1257, Guillaume III comte de Vintimille, dit Guillaumin, cède au comte de Provence Charles Ier d’Anjou : Gorbio, Tende, La Brigue, Castellar, Sainte-Agnès et le Val de Lantosque. En 1258, Georges et Boniface de Vintimille (neveux de Guillaume III) lui succèdent également Breil, Saorge et Sospel. Quand au sud de l’ancien comté de Vintimille, il désormais inféodé à la République de Gênes. Les territoires acquis par la Provence vont constituer la viguerie de Vintimille/Val Lantosque. Toutefois, certains membres de la famille des Vintimille (Guillaume-Pierre et Pierre-Balbe, les frères de Guillaumin) qui conservent des territoires au nord de Tende n’acceptent pas ces cession. En 1261, Guillaume-Pierre de Vintimille-Tende, envoyé à Constantinople par la République de Gênes, épouse Eudoxie Lascaris, fille de feu l’empereur. A partir de 1285, les seigneurs de Tende ajoutent ce patronyme à leur nom et se font appeler Lascaris-Vintimille (au XVe siècle, une autre branche des comtes de Vintimille adoptent également ce patronyme : ce sont les seigneurs Lascaris de Castellar et Lascaris de Gorbio). En 1360, la seigneurie de La Brigue devient indépendante. En 1406, ses coseigneurs, les Lascaris, se rallient au comte de Savoie. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la Brigue est épargnée par les guerres auxquelles est mêlée la masion de Savoie, mais à partir de 1794, elle est occupé par les troupes révolutionnaires de Masséna. En 1814, le comté de Nice, dont faisaient partie La Brigue et Tende, est rendu au royaume de Piémont-Sardaigne. Par contre, En 1860, suite à l'annexion la nouvelle frontière coupa La Brigue et Tende du reste du Pays de Nice, désormais annexé par la France. Elles ne seront rattaché au Pays Niçois que par le traité de 1947. Seul quatre hameaux de montagne restèrent italiens : trois d’entre eux formèrent la commune de Briga-Alta et le quatrième, Realdo, fut rattaché à Triora.