Le 618 ème anniversaire de la Dédition
Aujourd’hui nous somme le 28 septembre 2006, et il y a 618 ans, les Niçois s’allièrent avec la Savoie
Car contrairement à certaines associations para-municipales, que nous ne citerons pas, qui fête le 28 septembre cinq jours à l’avance….c’est aujourd’hui qu’il faut fêter cette anniversaire, qui comme je le disais dans le paragraphe au-dessus, est une date importante dans l’Histoire de Nice : la dédition
Les Niçois prirent souvent les armes pour échapper aux comtes de Provence. En 1108, Nice d’ailleurs s’était proclamé indépendante et avait instauré le municipe. Elle nommait ses magistrats, se gouvernait elle-même et passait des traités. La Provence passa aux mains de diverses Maisons qui toutes eurent maille à partir avec les Niçois rebelles qui désiraient conserver leur indépendance et leur liberté.
En 1388, l’armée provençale de la Maison d’Anjou campait devant Saint-Paul de Vence, prête à fondre sur la ville pour mater les Niçois révoltés, une fois de plus. Nice intéressait aussi le comte de Savoie Amédée VII et après diverses négociations, il se mit en route vers notre ville. Les Niçois avaient donc à choisir soit d’en découdre avec les Angevins, soit de s’allier avec le comte de Savoie.
Ce dernier était arrivé à Saint-Pons, avec peu d’hommes d’armes, mais avec des arguments que le parti d’Anjou ne pouvait négliger. D’abord les Anjou étaient débiteurs d’une somme énorme que le père du comte de Savoie leur avait prêtée naguère ; d’autre part, Amédée VII avait hérité du vicariat impérial du royaume d’Arles qu’il gouvernait pour l’empereur du Saint Empire Romain Germanique dont il était le vassal. C’est donc avec la bannière impériale qu’il arriva devant Nice, laquelle valait plus qu’une armée.
Le grand Conseil de Nice se réunit, une assemblée plénière des habitants se tint en place publique « a tertia ad vesperas » (de la troisième heure aux vêpres…) et l’on décida de traiter avec le comte de Savoie à la condition expresse que les franchises de Nice soient maintenues et que le comte en accorde de nouvelles à la ville et à ses habitants.
Le lundi 28 septembre de l’an de grâce 1388, les plénipotentiaires niçois signèrent devant l’abbaye de Saint-Pons la fameuse charte de dédition qui pour près de cinq siècles scella le sort de Nice (472 ans pour être précis).
Il est utile de rappeler les principales dispositions de ce traité qui comportait 34 articles (et que vous pouvez retrouver dans ma catégorie « Histoire ») :
- le comte de Savoie s’engageait pour lui et ses descendants à ne jamais céder Nice, ni à la comtesse de Provence ni à aucun autre seigneur et encore moins au roi de France.
- Toutes franchises de Nice lui étaient conservées et d’autres lui serait accordées
- Les forteresses du Pays de Nice ne seraient livrées au comte qu’avec l’accord des Niçois.
- Le comte s’obligeait pour lui et ses héritiers à annuler toute vente ou donation qu’il pourrait faire de fiefs ou de biens domaniaux, tant à Nice que dans sa viguerie.
C’est cette charte que la Maison de Savoie tenait ses droits au protectorat de Nice, et Victor-Emmanuel II la viola en signant le traité de cession de Nice à la France le 24 mars 1860.
Et j'en profite pour rappeler à tous, que la Dédition n'est pas "l'acte fondateur du comté de Nice", comté qui n'à jamais formellement existé... (contrairement à cette association para-municipale qui dit de belles âneries tout en commémorant un évenement 5 jours avant la date !).
Comme lorsque cette même association dit que "La charte signé voilà 618 ans, instaure le comté de Nice" ce qui est faux et archifaux. Aucun des 34 articles de cette charte (dans la catégorie Histoire vous pouvez trouver les 34 articles de la Dédition) ne fait allusion à l'instauration d'un "comté de Nice". Bien au contraire, elle avait pour but d'échapper au comte de Provence de la maison d'Anjou et au roi de France. Les niçois s'étaient toujours révoltés contre les féodaux et s'en étaient débarassés depuis longtemps, ils n'avaient nul désir de s'inféoder servilement à un autre seigneur, mais bien la ferme volonté de conserver les franchises municipales et d'en acquérir de nouvelles, en accordant au comte de Savoie un protectorat restrictif et mesuré.
Et l'autre énorme ânerie étant que "C'est la dédition à la Maison de Savoie qui inaugure l'histoire de l'identité nissarte". Le comble de l'ignorance la plus absolue ! Nice à été fondé vers le Vème siècle avant J-C, c'est donc à la portée de tous de comprendre que les Niçois n'ont pas attendu le 28 septembre 1388 (soit 19 siècles après la fondation de Nice) pour avoir une société structurée et une identité forte...