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15 novembre 2006

Joseph-Rosalinde RANCHER

Rancher

Nice, 20 juillet 1785 – Nice, 11 juillet 1843

Poète et littérateur niçois. Fils d’un chirurgien accoucheur originaire de Sainte-Jeannet. Boursier d’Etat, il effectue de brillantes études secondaires au lycée de Marseille jusqu’en 1806. Reformé, il entre dans l’administration impériale. En 1808, il est employé à l’hôpital militaire d’Alexandrie (Piémont), puis au service de la Dette publique de Toscane, devient contrôleur des contributions directes exerçant dans le département de l’Arno, puis en Ligurie (à partir de 1812)

A la chute de l’Empire, il travaille dans une maison de commerce anglaise à Livourne, rentre ensuite à Nice, suit des cours de droit civil, est employé de 1818 à 1821 chez un avocat avant d’exercer la modeste fonction d’écrivain-juré, puis de sous-secrétaire au « magistrat suprême du consulat  de commerce et de mer », où il travaille jusqu’à sa mort.

Première attestation de son activité littéraire à Arezzo, il entre à l’Accademia Petrarca ; il écrit en français, mais connaît assez bien l’italien pour paraphraser dans cette langue son élégie Mes adieux à Arezzo (1812).

A Nice, après diverses pièces de circonstance en niçois et français et quelques essais de poésie satirique demeurant inédit de son vivant (Lu Lamento de Lilieu, Lou Pantaj de Kem, Lou Gran pantai de Kem). Il publie en 1823 La Nemaïda o si lou trionf dei sacrestan, poème héroï-comique en sept chant et 2740 alexandrins. Elle lui vaut les compliments et les encouragement du secrétaire perpétuel de l’Académie française, François-Just Raynouard, et du poète aixois de langue provençale Joseph-Marie Diouloufet avec qui il entame une correspondance.

Mais ce long poème lui vaut l’hostilité des milieux dévots niçois, qui n’attendent qu’une occasion pour se venger. Celle-ci se présente en 1829, quand le roi Charles-Félix et la reine Marie-Christine viennent passer les fêtes de fin d’année à Nice. Excellent violoniste et compositeur à ses heures, Rancher a été invité à faire partie de l’orchestre du Théâtre Royal pour un spectacle donné le 26 décembre devant les souverains, il écrit et fait jouer une courte comédie lyrique en français, Les Bergers des Alpes-Maritimes, mais se permet une entorse au programme officiel en faisant interpréter sur scène pendant la représentation un air de violon par son jeune neveu. Tirant prétexte de cette incident dérisoire, le lendemain le gouverneur le jette en prison.

Don Sappia, confesseur du roi, obtient sa libération au bout de quelques heures, mais l’expérience est assez pénible pour que le poète laisse inédites ses autres grandes œuvres en dialecte, La Mouostra raubada, poème héroï-comique de 3657 alexandrins (1830) et le recueil de ses soixante-quinze Fabla nissardi basadi soubre lu proverbi doù pais (1832). Il trouve quelque réconfort auprès de son protecteur, le comte Spitalieri de Cessole, président du Sénat, et de son cercle d’amis : le grand musicien Niccolo Paganini, le savant naturaliste Antoine Risso, le peintre Barberi, ect.

Outre son Guide des étrangers à Nice, paru en 1827, il ne publie que ses nombreux poèmes de circonstance en niçois ou en français. 

On trouve dans La Nemaïda une dénonciation de la guerre et du bellicisme ainsi que l’expression d’un certain anticléricalisme ; quant à La Mouostra raubada, sous une intrigue fort leste malicieusement menée, elle recèle une audacieuse quoique discrète critique du pouvoir politique qui contredit l’habituel et prudent conservatisme des pièces officielles du poète. Et, plus généralement, ses œuvres (qui offrent le tableau réaliste et presque exhaustif de la vie du peuple de Nice vers 1820) expriment sa compassion à l’égard de toutes les souffrance et son amertume face aux vices humains. Avec sa seule Nemaïda (les Fabla et la Mouostra ne sont connues du public que depuis 1954), Rancher a enthousiasmé des génération de lecteurs nissarts et suscité bien des vocations d’écrivains. Enfin, pendant plus d’un siècle, le système graphique dit « italianisant » qu'il utilise dans La Nemaïda a été employé par la plupart des auteurs.

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