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21 juin 2007

Le nom de la jeune martyre niçoise enfin révélé

catarina_ribaudaLa Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises (L.R.L.N.) souhaite commémorer désormais, le 6 juin, la jeune fille niçoise qui fut pendue sur l’ordre de l’intendant français Gayot. En 1705, Louis XIV écrasa Nice sous un déluge de bombes et boulets chauffés à blanc, durant trois semaines. Le 10 avril, la ville basse s’était rendue, mais le marquis de Caraglio s’était enfermé dans le château, bien décidé à poursuivre la lutte. Le roi de France qui avait provisoirement changé ses plans décida d’attaquer Turin et demanda une trêve de six mois au marquis de Caraglio, qui accepta, afin de consolider ses ouvrages défensifs. Au début du mois de juin, en pleine trêve, une jeune niçoise inconnue monta au château apporter un panier de nourriture à un parent qui s’y trouvait. Les soldats français s’emparèrent d’elle et l’emprisonnèrent dans la tour pairolière. L’intendant français Gayot la fit pendre, sans autre forme de procès, violant la trêve. Certaines chroniques disent qu’elle fut suppliciée à la porte pairolière, d’autres qu’elle fut pendue à un arbre du Cours.

Alain Roullier, président de L.R.L.N., entreprit donc des recherches pour tenter de donner un nom, sinon un visage à cette héroïne niçoise inconnue. Au mois de juin de l’année dernière nous avions publié un article sur ce sujet. Des lecteurs nous ont écrit, et certains ont fourni des renseignements qui correspondaient à ceux qu’avait obtenus Alain Roullier. Mais avant de livrer un nom et de le hausser aux honneurs publics, il convenait de lever une dernière ambiguïté ; Alain Roullier a donc effectué des recherches dans les archives de sa famille maternelle (les Laurens, qui ont une présence attestée à Nice depuis 1243 par Scaliero et l’historien Durante entre autre) et il a mis au jour des éléments concordants et certains.

Nous avons donc le grand plaisir, en ce mois anniversaire de sa mort, de livrer aux Niçois le nom de notre héroïne, enfin tirée de l’oubli : nous aurons donc maintenant deux Catherine à honorer, l’une se battit contre les Français et leurs alliés Turcs, et l’autre dans de semblables circonstances fut assassinée par ordre de l’intendant français de Louis XIV. Les agresseurs français d’autrefois ont donc suscité une héroïne et supplicié une martyre sur notre sol… Il s’agit de la jeune Catherine Ribauda, qui 302 ans après sort d’un injuste anonymat. Honneur à elle !

En historien pointilleux, Alain Roullier craignait que le sieur Gayot ait employé par mépris le mot “ribaude” pour qualifier “une fille de rien” anonyme qu’il avait fait pendre. Il chercha donc dans ses très importantes archives de famille, si ce nom, par hasard, apparaissait au détour d’un document ancien. Effectivement il s’agit bien d’un nom niçois ; masculinisé sous la forme “ribaud”, “ribaudi” et par extension “roubaudi”, on le retrouve plus tard sur les listes du plébiscite de 1860 (les vraies, non celles rajoutées par les comités pro-français). Après avoir livré au public Nice contemporaine, le livre interdit d’Henri Sappia et le nom de l’héroïne anonyme, Alain Roullier nous promet d’autres révélations sur l’histoire confisquée de Nice pour bientôt…

Les Nouvelles Niçoises, juin 2006

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