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28 octobre 2007

La presse niçoise d'autrefois

A Nice, pamphlets et libelles, de tout temps, traduisirent les humeurs de la population. En 1771, Pierre-Joseph Chiesolme, imprimeur et libraire niçois, obtint du roi l’autorisation d’éditer une gazette, qu’il appellera Le Courrier de Nice ; sera le premier journal niçois. Il y eut toujours dans notre ville, pléthore de journaux et de feuilles occasionnelles dont la durée de parution fut plus ou moins longue.

Avant l’annexion, trois journaux soutinrent les partis en présence : L’Avenir de Nice de Carlone manipulé par le consul de France était l’organe des bourgeois annexionnistes, La Gazette de Gonzague Arson défendait la thèse d’une Nice neutre et indépendante, Il Nizzardo était la feuille des partisans de la Maison de Savoie et dans Les Guêpes Alphonse Karr, bien que pro-français, décochait des coups de griffes à tout le monde.

Après l’annexion, Nice connut la censure impériale mais quelques journaux purent paraître : Le Phare du Littoral, Le Mensoneghiera du Provençal Guisol qui prétendait défendre les ouvriers mais chantait les laudes de Napoléon III qui les tyrannisait, Le Reveil qui dès la fin du régime dénonça longuement les turpitudes financières du maire Malausséna. Durant la IIIème République en 1871, le Diritto di Nizza de l’avocat-journaliste Joseph André défendit les Niçois qui le 8 février élirent massivement à 72,73% à la députation Garibaldi, Piccon et Bergondi avec mandat impératif de faire abroger le traité de Turin. Nice fut envahie par la cavalerie, l’artillerie et par 10 000 fusiliers marins saoulés à la gnole dès qu’ils débarquaient à Villefranche pour qu’ils sabrent les Niçois qualifiés de « Prussiens » par leurs officiers. Le Diritto fut interdit et réapparut brièvement sous le nom de la Voce di Nizza. Joseph André continua le combat avec le Pensiero di Nizza ; mais au moment où fut inauguré le moment « du centenaire » célébrant l’invasion de Nice en 1792 par la soldatesque française (qui pilla Nice, réduisit la population à la carte de pain, tortura, fusilla les résistants Barbets, en clouant même les cadavres sur les portes, enrôla les jeunes Niçois de force) Joseph André écrivit très justement : « Ce monument est une insulte à la mémoire de nos ancêtres » ; cette vérité fut fatale au Pensiero qui tomba sous le coup d’une loi d’exception et disparut.

La presse satirique et dialectale

Réduits par les armées et ne pouvant plus lutter sur le terrain politique, les Niçois tentèrent de sauver leur identité en faisant apparaître de 1880 à 1936 diverses feuilles culturelles, satiriques ou dialectales, les plus connues sont ; Le Diable boiteux, Le journal comique de Nice et Monaco, Nice Caricature, La Feneria, le Vampire de Nice, Le Contrebandier, La Trique, La volonté de Nice, Le Tam-tam Niçois, Le Ciapacan, Le Masque, Le Carillon de Nice, La Libre Parole, Le Bavard, La Cravache, La Comédie niçoise, le petit Niçois, La Guêpes, La Casserole, Le Don-Quichotte des A-M…

La Griffe (1904-1913) dénonce toutes les injustices, « la République pourrie », demande des réformes… Le Niçard défend Nice contre les abus, houspille le préfet Granet et le maire Sauvant, demande l’annexion de Monaco… Le Diable à Quatre, s’en prend à Borriglione et ceux qui critiquent la ville avant de s’attaquer à Sauvan et à Raiberti… Le Caméléon vilipende à la fois Mussolini, la municipalité et le gouvernement… Un seul de ces journaux survit à la Seconde Guerre mondiale, Le Mesclun qui est rédigé par l’équipe du Caméléon.

La presse dialectale abonde : La Bugadiera, Lou Compagnié, Lou Sincaïre, Lou Pajoun, Lou Timablier Nissart, l’Ae, La Lanterna Magica, Lou Ficanas (qui refuse toute forme de provencialisation et attaque la municipalité Alziary de Malausséna), La Vous de Nissa, Lou Montagnard, Lou Tirignon, Lou Councia-Carema, La Socca, La Rasclada, La Ramassa, La Ratapignata (le fondateur de la première série : Menica Rondelly prit pour devise : Nice aux Niçois ; Jouan Nicola sera directeur de la seconde série), La Mouissara, l’Aigla Nissarda, La Tornada, l’Hebdo de la Riviera… Et ceci n’est  qu’un aperçu des feuilles qui circulaient à Nice.

La presse pendant la guerre.

Les hostilités entraînèrent l’interdiction du Cri des travailleurs et la fusion de l’Eveil et de La Semaine religieuse ainsi que la réduction de format de l’Eclaireur et du Petit Niçois, lesquelles s’alignèrent sur Vichy ; L’Alerte devint l’organe de la « révolution nationale ». Une presse clandestine d’opposition apparut : Combat, l’Humanité, Le Cri des travailleurs, Franc-Tireur, Libération, Fraternité, Le Réveil syndical, le patriote Niçois, et même La Parola del soldato destinée aux militaires italiens…

Durant l’occupation italienne, la presse demeura relativement libre et l’autorité italienne refusa même du papier au propriétaire de Petit Niçois qui voulait fonder une feuille pro-italienne ! La censure se durcit avec l’arrivée des Allemands ; le 25 mai 44, la Gestapo découvrit dans les locaux de l’Eclaireur des faux tampons allemands. Son rédacteur en chef fut déporté, 9 journalistes et techniciens furent emprisonnés et les directeurs politiques administratifs placés en résidence surveillée. Le journal suspendit sa parution jusqu’au 5 juin.

La presse d’après-guerre

Certains journaux disparurent, d’autres changèrent de main et de titres dans de troubles circonstances. Le jour de la libération apparut, sous forme de tract, le fameux Ergot, contrôlé par le groupe du résistant Lenoir ; il suivit de près l’épuration, dénonça les traîtres et faux patriotes, puis n’ayant plus rien à dénoncer sombra dans la calomnie. Les résistants prirent possession des presses : Combat fut l’organe du mouvement des « modérés », L’Espoir, celui des socialistes SFIO, Le Patriote Niçois celui du Front National (d’alors), le Cri devint l’Aurore, celui du parti communiste.

Le quotidien La Liberté ainsi que l’hebdomadaire l’Avenir furent les organes des chrétiens. Nice-Matin se constitua avec les éléments de Combat et de l’Espoir. Tous ces journaux soutenaient les principes démocratiques et l’union pour la reconstruction du pays. Bien que respectant le chef de la France libre, ils furent vite en proie à des divergences politiques et commerciales. La pénurie de papier, la nécessité d’utiliser les mêmes presses, accentua les rivalités. Bientôt la radicalisation politique amena la disparition de la plupart de ces titres et l’émergence de deux principaux organes, l’un soutenant la droite (Nice-Matin) et l’autre la gauche (Le Patriote). Il ne restait dès lors pratiquement rien des anciens journaux qui avaient fait la richesse de la vie publique niçoises ; la pluralité de la presse Nice avait vécu. Les Niçois, pour se faire une opinion, ne pouvaient plus consulter que deux journaux, l’un de gauche, l’autre de droite.

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Commentaires
B
bonsoir,<br /> quand on observe la presse écrite en france et en particulier a Nice on s'aperçoit(a moins de faire parti des quelques 40% qui on voté pour le nouveau maire)est totalement verrouillée et dirigée comme dans les plus belles années du stalinisme.<br /> Les quelques médias "independants" sont soit muselés,soit autorisés afin de mieux les caricaturés.<br /> Quand la presse est sous controle dans une société on peut considérer que celle ci est l'instrument de la propagande du pouvoir.<br /> cela s'appelle une dictature...bien sur pas avec des chars ou les parachutistes dans les rues.<br /> d'une façon beaucoup plus subtile.<br /> cette pensée unique( véhiculée dans le média local en particulier) me rapelle celle qui condanna un certain Galilée a l'époque ou l'église catholique tenait les commandes de la société civile avec autant de poigne que ceux qui aujourd'hui s'autoproclament dépositaires de la pensée républicaine.<br /> le drame est que les masses lobotomisées , qui n'ont désormais qu'un objectif qui est de consommer a outrance et a moindre coup,nous réduit avec la bienveillance médiatique, à l'esclavage...
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