De l’avancement pour M. Estrosi, le voilà promu “Messie…”
Comme un moderne saint Jean-Baptiste, le président des Amis de Jacques Médecin nous annonce la venue d’un nouveau Messie… Dans un courrier aux membres de l’association qui, précise-t-il heureusement, “demeure à ce jour totalement apolitique”, il demande de “voter massivement pour Christian Estrosi”…
Nous apprenons que “M. Estrosi porte haut les couleurs niçoises sur les plus hauts sommets”. Effectivement il se déplace souvent en hélico à nos frais pour monter se faire photographier dans les fêtes des villages du haut-pays et inonder la presse locale de ces pieuses images. Ce courrier “inspiré” nous annonce ensuite que “dans sa circonscription, il est le Messie” !!! Et qu’ “aujourd’hui apothéose, il devient ministre puis secrétaire d’Etat”.
Un “Messie” qui finit secrétaire d’Etat, ce n’est pas “une apothéose” mais une belle dégringolade… Imaginez le Christ montant au Golgotha en tapis volant et devenant ensuite chaouch du roitelet de l’époque ! Et l’auteur de ce nouvel Evangile Motocratique, dans sa lettre non pas aux Corinthiens mais à ceux qui tentent désespérément d’exister une dernière fois, à l’occasion de ces élections, chante les laudes du nouveau “Messie” : “Il incarne les qualités du futur”… !
Alors qu’il est dans les tuyaux de la politique depuis un quart de siècle et n’a pas, à ce qu’on se souvienne, incarné les qualités du passé, loin s’en faut. Et encore : “Tous ces échelons gravis, il ne les doit qu’à son acharnement et sa rage de vaincre”, quelle déception, nous eussions préféré qu’il les dût à de brillants résultats bénéficiant à la collectivité, laquelle attend toujours des explications sur la disparition de 750 000 F de subventions du conseil général, dans l’affaire du golf de Nice…
Et l’évangéliste subjugué tartine à l’envi les vertus du nouveau “Messie” : “sa stature, sa puissance de travail, son allant, son courage, sa volonté et son ardeur”. N’en jetez plus la cour aux vanités est pleine ! Ah, le laudateur a oublié “sa parfaite maîtrise de sa propre communication, avec l’argent du conseil général”. Il faut reconnaître que ce divin pista fum a le pouvoir de faire surgir des forêts de brosses à reluire géantes sous ses pas, de faire pousser des dents qui rayent les parquets, et de faire marcher certains sur la tête, sans avoir le vertige… Si ça continue, on pourra ouvrir à Nice une école de cirque : clowns, illusionnistes, contorsionnistes, acrobates et caniches savants qui seraient capables de miauler pour un morceau de sucre…
Les Nouvelles Niçoises, Novembre 2007