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26 décembre 2009

Le 150e anniversaire de l’annexion approche : Voilà revenus les falsificateurs de notre histoire... Par Alain Roullier-Laurens

150_1_Certains, l’an prochain, vont fêter l’anniversaire de l’annexion de Nice en 1860, en la nommant pudiquement « rattachement », ce qui donne une apparence plus consensuelle. Il faut rappeler que tous les documents d’époque et l’almanach impérial pour l’année 1860, parlent bien « d’annexion » et non de rattachement. Mais ceux qui aujourd’hui croient se dédouaner par un artifice de style, devraient se méfier car « rattachement » signifie « attacher de nouveau ». Nice, la première fois fut « attachée » à la France révolutionnaire en 1792 (en général on attache avec des chaînes ou des liens, ceux que l’on retient par la force brutale…) ; il y eut un semblant de vote, puisque le quart seulement des communes du Pays de Nice votèrent. Et quel vote ! Organisé par la Convention des Colons Marseillais, composées de provençaux… Cette association illégale s’était octroyée tous les pouvoirs et régnait par la dictature à Nice, avec la bénédiction des Commissaires de la Convention. Ce n’était pas toute la population qui votait à bulletin secret mais un public choisi ; à Nice l’opération s’est déroulée dans les locaux de la Convention des Colons marseillais, et « par acclamations » ! Dans les communes où l’on vota dans les mairies, toujours « par acclamation », les procès-verbaux font état d’importantes restrictions ou de formules à double sens qui rendent le vote nul. Roquestéron, fut la seule commune qui se prononça franchement pour la France jacobine. Le vote pour l’ancien régime étant interdit, plusieurs communes votèrent pour leur indépendance. impasse

En 1860, Nice fut occupée militairement le 1er avril 1860 (en vertu du mémorandum secret signé en même temps que le traité de Turin, et que les historiens français passent évidemment sous silence), occupation suivie d’un plébiscite truqué organisé par la puissance occupante et ses suppôts. Napoléon III avait envoyé son homme des basses œuvres à Nice, le tristement célèbre Piétri, qui avait été ministre de la police près le coup d’État du Deux Décembre, et avait fait pourchasser, et emprisonner les républicains dans des bagnes, avant de se charger plus tard de truquer les plébiscites impériaux en France. C’était un spécialiste de la question. Partout ou une opération malsaine ou illégale était organisée (comme la récupération de lettres très compromettantes pour Napoléon le petit), on envoyait Piétri, à tel point que les pamphlets d’opposition (la presse office était muselée) nommaient Piétri « la mouche à m… » et que les caricaturistes le portraituraient ainsi. À Nice, ne disposant que peu de temps il se chargea du trucage du plébiscite, trucage qui ne peut sérieusement être nié, tellement les ficelles sont grossières… et les archives diplomatiques comme les témoignages, très explicites…

Cela dit en préambule, on m’a signalé qu’un pseudo-historien et universitaire qui n’est pas Niçois, car être Niçois ce n’est pas seulement habiter à Nice, fait circuler sur le net, un texte qui se veut savant, affirmant que la dédition de 1388 n’en était pas une, dans le seul but de nier que les Niçois aient accompli, à cette occasion, un acte souverain en pleine liberté (ce qui leur donne des droits du fait de la violation de cette charte en 1860). Ce pseudo-historien, dont je ne citerai pas le nom, car je fais de cette affaire une question de principe, non de personne, avait déclaré, il y a quelques années, si ma mémoire est bonne que les Niçois avaient traité avec la Savoie, car les provençaux ne les défendaient plus contre les Sarrasins ! Cela m’avait fait bien rire à l’époque: c’était l’histoire de Nice, vue du centre de la France avec une jumelle de théâtre ; j’avais pensé alors que ce n’était que de l’ignorance, mais voilà qu’il réitère aujourd’hui en niant que les Niçois aient accompli un acte de souveraineté en signant la charte dédition avec Amédée VII de Savoie en 1388. Alors là, comme nous sommes à la veille du 150e anniversaire de l’annexion, et que le pouvoir jacobin parisien mobilise ses porte-voix, pour diffuser inlassablement sa propagande mensongère sur le plébiscite, je pense qu’il ne s’agit plus d’ignorance, mais de falsification pure et simple.

d_dition__1_J’aimerais que ces gens qui ne sont pas niçois cessent de jacasser sur notre histoire et de la tordre dans tous les sens, pour la plier à la version officielle française. Je rappelle brièvement les faits historiques. Les Niçois qui se sont proclamés indépendants en 1108 avaient établi le municipe, ils élisaient leurs consuls, édictaient leurs lois, passaient des traités et accomplissaient tous actes de souveraineté. D’autres villes d’ailleurs avaient secoué le joug du comte de Provence et avaient fait de même, comme Marseille, Avignon et d’autres; ces dernières s’étaient même constituées en ligue. L’identité niçoise a donc été formalisée en 1108, même si des ignorants prétendent qu’elle a vu le jour en 1388 car ils ne connaissent pas l’histoire de Nice avant la dédition. Nice, en 1388, allait être attaquée une nouvelle fois par les provençaux dont l’armée campait déjà à Saint-Paul de Vence. Deux solutions s’offraient aux Niçois: combattre ou trouver un puissant allié qui les protégeraient militairement tout en respectant leurs droits inaliénables.

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La charte dite de dédition, mais nommons-la simplement « traité », car c’en était un, fut rédigée avec grand soin, dans ce sens. Ce traité ne fut nullement imposé aux Niçois, comme veut le faire croire le pseudo-historien en question. Les Grimaldi de Beuil, qui tirèrent avantage de l’alliance, avait certes intrigué avec le comte de Savoie pour l’inciter à venir à Nice, mais les Niçois choisirent souverainement et librement après que les chefs de famille aient votés en place publique et que le Grand Conseil ait fait de même; d’ailleurs le comte de Savoie était arrivé à Saint-Pons avec une centaine d’hommes d’armes et sa cour et non à la tête d’une armée d’invasion. L’armée d’invasion était provençale et elle campait à Saint-Paul, prête à fondre sur Nice. C’est justement pour lui échapper que les Niçois traitèrent avec le comte de Savoie. Le traité stipulait, entre autre, que la ville ne pourrait être cédée à aucun seigneur et encore moins au comte de Provence ou au roi de France. Si les Niçois avaient voulu l’inverse, s’ils avaient été « forcés » par le comte de Savoie, comme le suggère le pseudo-historien, il leur suffisait d’appeler et d’accueillir l’armée provençale qui était tout près de là. Et si cette armée se trouvait là c’était pour réduire les Niçois par la force.

Pour faire litière de ces élucubrations je dirais d’abord, que ma famille maternelle, les Laurens, est niçoise depuis 1250 et qu’elle figure à l’Armorial du comté; que ma famille paternelle est à moitié breilloise par les Dellerba, depuis des temps aussi lointains ; ceci n’est pas symbolique et je vais expliquer pourquoi au pseudo-historien non Niçois, qui se permet de réécrire l’histoire de mes ancêtres, et de ceux de nombreux de Niçois, alors qu’il ferait mieux de s’occuper des siens. Après la signature du traité de 1388 par les Niçois, toutes les principales villes du haut pays a dressèrent immédiatement ou plus tard, des députations au comte de Savoie pour passer également des traités similaires. Il se trouve que parmi mes ancêtres, certains traitèrent avec le comte de Savoie et que je possède une très précieuse charte originale de cette époque, sur parchemin, qui est précisément l’un de ces accords. Il s’agit d’un long et important texte en latin, très explicite et très fouillé, qui prouve que rien n’a été imposé, ni signé à la hâte, et que l’accord n’a pas été forcé, mais mûrement réfléchi et signé volontairement et en conscience.  d_dition__1_

Tous les historiens Niçois anciens, font état d’une alliance de Nice avec la Savoie, librement consentie ; plus tard, en 1814, libérés de l’odieuse occupation française, révolutionnaire, puis impériale, c’est avec une joie indescriptible que les Niçois accueillirent le retour de Nice à la Maison de Savoie. Il serait trop long d’énumérer les écrits de nos historiens anciens sur ce sujet ; je citerai le chevalier Jean-Baptiste Toselli, connu pour ses ouvrages historiques et son célèbre recueil de proverbes niçois : « Au Moyen Âge Nice, ville libre, était l’alliée des républiques de Gênes et de Pise, tandis qu’elle n’eut avec les peuples au-delà du Var que des relations d’hostilité. Elle eut beaucoup à souffrir des ravages des Lombards et des Sarrasins ; et après un siècle entier de luttes acharnées contre les comtes de Provence, écrasée et contrainte de céder au droit du plus fort, elle sut encore faire respecter sa propre autonomie, et le conquérant n’osa exiger de ses habitants qu’une redevance annuelle qui ne fut presque jamais payée. Enfin, au XIV siècle, les désordres de la Maison d’Anjou ayant permis à Nice de reconquérir son indépendance, elle en profita pour se donner au gouvernement le plus rapproché, c’est-à-dire la maison de Savoie ».

Le protectorat conditionnel accordé à la Maison de Savoie était très restrictif car il conservait aux Niçois toutes leurs franchises et maints autres droits inaliénables comme le souligna l’érudit Joseph André : « L’ancienne tradition conservait intacte et lumineuse, la mémoire de 1388, quand à l’ombre du vieil orme, les anciens Niçois tout en se donnant à la Maison de Savoie, réservèrent leurs franchises locales, avec la plus scrupuleuse minutie jusqu’à consacrer dans un traité solennel le privilège et le prix du sel : « pro pretio consueto scilicet duorum solidorum et dimidii pro sextario », jusqu’à faire consacrer dans un do cument officiel qu’en aucune manière, ni pour des raisons civiles, ni pour des procès criminels, les Niçois ne pouvaient être inquiétés par leurs propres tribunaux, « nisi causa dominum comitem tangeret » […] Depuis le XIe siècle, le Conseil de Nice disposait non seulement d’une juridiction civile et criminelle, mais il avait aussi la faculté de conclure des Traités de Paix et de Commerce comme en fait foi la lettre de l’Archevêque de Pise aux « bonis viri » de Nice… ». L’historien niçois Durante qualifia le traité de 1388 « de pacte de préférence et de libres choix ». Mais M. le pseudo-historien, qui sévit sur le net réécrit l’histoire de Nice, la veille du cent cinquantenaire. Bis repetita non placent : l’on retrouve en effet, toutes sortes de publications de propagande totalement mensongères éditées en 1960, au moment du centenaire de l’annexion, voilà que cela recommence ! À l’époque j’étais écolier et déjà j’avais de refusé d’aller faire le clown dans un stade en agitant des petits drapeaux français, et en chantant des hymnes en l’honneur des destructeurs de l’identité niçoise ; aujourd’hui, cinquante ans plus tard, j’ai bien l’intention de ne pas laisser passer les insultants mensonges sur notre histoire que l’on va de nouveau tenter promouvoir.

Je n’entrerai pas dans de plus amples détails, car l’on pourrait citer de multiples textes sur le sujet et me bornerai à un avertissement : ne niez donc pas l’évidence, Messieurs les falsificateurs, car vous me trouverez toujours sur votre route, pour défendre notre histoire et nos droits ancestraux. Le fait que les Niçois aient des droits juridiques établis, et que Nice ne soit pas une colonie de vacances crée par la France en 1860, vous chagrine? C’est pourtant ainsi, et vos écrits mensongers n’y changeront rien, car ils buttent sur les faits historiques, les documents irréfutables et la conscience collective de notre peuple. Rappelez-vous toujours qu’en 1166 le comte de Provence Raimond Béranger III qui avait organisé une expédition punitive contre les Niçois révoltés et promis de livrer la ville au pillage, fut tué sous nos remparts par la flèche d’un archer niçois… Cet événement prouve on ne peut mieux l’amour débordant qu’éprouvaient nos ancêtres pour la Provence, gouvernée par la Maison française d’Anjou ; il devrait vous inciter, soit à respecter enfin notre véritable histoire, soit à vous taire, car les archers niçois d’aujourd’hui ont de nombreux documents dans leur giberne et des flèches porteuses de vérité dans leurs carquois…

http://lesnouvellesnicoises.over-blog.net/

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