Enquête sur la nébuleuse « identitaire »
Une succursale de cette mouvance européenne très active est présente à Nice où elle tente d’occuper le terrain politique ; ses membres qui utilisent l’identité niçoise pour prospérer, n’hésitent pas à décliner des slogans en niçois et à récupérer nos symboles et l’image de nos héros. Avançant masqués, et profitant des problèmes récurrents qui frappent la société française, ces spécialistes de la manipulation, tentent de promouvoir l’intolérance et la haine de l’autre dans le Pays Niçois. S’ils ont pu faire illusion un temps, ils n’ont pu tromper les niçois de souche car, de l’identité niçoise, ils ne connaissent qu’une caricature et ignorent qu’être Niçois c’est un état d’esprit non un déguisement. Or leur philosophie comme leur état d’esprit sont diamétralement opposés à l’esprit niçois. Il convenait de réaliser une enquête sur cette nébuleuse mal connue, dont la direction secrète se trouverait en Autriche. Afin de compléter nos informations, nous avons consulté entre autres ouvrages, ceux de Fiammetta Venner et Caroline Fourest, deux journalistes spécialistes de l’extrême droite française.
Le Bloc identitaire est en effet, une tendance radicale de l’extrême droite française. Ce courant « national-révolutionnaire » prône un nationalisme à outrance et la primauté de la race blanche à tout prix tout en utilisant des symboles révolutionnaires et une iconographie d’extrême gauche. Elle est connue pour récupérer et manipuler tous les symboles forts. Les premiers membres ont fait leurs armes au tristement célèbre GUD et à Nouvelle Résistance dont l’organe Lutte du peuple utilisait les symboles maoïstes et ceux de la gauche prolétarienne. Cultivant la détestation du cosmopolitisme, du mondialisme et du système, jusqu’à la paranoïa, La lutte du Peuple reprit la thèse du complot juif prônée par l’ouvrage Les protocoles des sages de Sion et prit fait et cause pour la cause palestinienne. En 2000 le GUD fusionna avec Unité radicale. Lors d’un congrès en septembre les journalistes du Monde relevèrent des phrases qui en disent long : « Un bon juif est un Juif mort » et « Nos alliés objectifs sont les Palestiniens, qui nous aident à déloger les israéliens ; on fait un bout de chemin avec l’allié objectif et après on lui met une balle dans la tête ». Le 14 juillet 2002, Maxime Brunerie, militant d’Unité radicale, (ancien du Parti nationaliste français et Européen (PNFE) et du Gud, qui fut aussi candidat du MNR), tenta de tirer sur Jacques Chirac. Unité Radicale fut dissoute et réapparut sous le sigle Les jeunesses identitaires ; le mouvement annonce immédiatement sa couleur : « Les jeunesses identitaires proposent à tous les jeunes Européens, une organisation de combat moderne, adaptée aux défis que le XXIe siècle impose à ceux de notre sang ». L’on sait de quel « combat » il s’agit.
En avril 2003 des anciens du Front National créent le Bloc identitaire également nommé Mouvement social Européen lequel remplaçait Unité radicale. Il s’implanta dans seize régions et organisa 80 délégations locales. Les chefs, Fabrice Robert et Guillaume Luyt, anciens d’Unité Radicale qui sont passés par le Front national et le MNR deviennent président et vice-président. G. Luyt qui fut directeur du Front national de la jeunesse et F. Robert conseiller municipal du Front national à la Courneuve volaient maintenant de leurs propres ailes. Fabrice Robert est connu à Nice, où il y a été condamné en 1992 avec un complice, pour avoir distribué des tracs négationnistes niant les chambres à gaz, devant les Lycées Masséna et Calmette, et collé des affiches et tracé des graffitis du même acabit. Cette condamnation fut pour l’essentiel confirmée à Aix l’année suivante. Le Nice-Matin de l’époque indiquait « Au domicile des jeunes gens, la police avait saisi des portraits d’Hitler, de Mussolini, des croix gammées, des insignes de divisons SS ». Fabrice Robert anima plus tard un groupe de « rock identitaire » dénonçant « le sioniste international » et sera alors poursuivi en 1998 pour « complicité de provocations non suivies d’effet et atteinte volontaires à la vie et à l’intégrité de la personne ». Il déclara à Minute : « le but ultime est bien évidemment la prise du pouvoir », « nous prenons l’enracinement local car nous avons pris conscience de la nécessité de rompre avec des pratiques qui mènent à une impasse […] le pouvoir ne se prend pas uniquement par les urnes », « Nous avons participé à de nombreuses élections à Nice, à Paris ou en Alsace...»
Le Bloc identitaire qui s’est fait connaître par de multiples provocations, comme la distribution de soupe au cochon, prétend maintenant présenter un candidat à la présidence de la République, à savoir un certain Arnaud Gouillon. Disposant entre autre d’une soi-disant « agence d’information » Novopress, il se décline en une multitude de sous structure en province : Alsace d’abord, Anjou identitaire, Bloc identitaire Aquitaine, Jeune Bretagne, Jeune Alsace, Bloc identitaire Lyon, Bloc identitaire Paris IDF etc. À l’étranger nous pouvons citer : Asamblea Identitaria en Espagne, JI Genevois en Suisse, Causa identitaria au Portugal etc.. Partout des associations de soutien portant des noms de circonstance trompeurs complètent cette nébuleuse tentaculaire. exhibant comme symbole en France le sanglier gaulois, le Bloc identitaire se coule partout dans le paysage local pour manipuler les partisans des identités locales ; il fait le grand écart à Nice en cachant le sanglier gaulois sous le sigle niçois de Nissa rebela et instrumentalise sans vergogne Catherine Segurane comme J.M. Le Pen instrumentalisa Jeanne d’Arc en France. L’un de ses responsables à Nice, M. Loeuillet a organisé dans son commerce, la Libraire du Paillon la signature de l’ouvrage d’un ancien waffen SS français de la division Charlemagne. Et un second M. Vardon, qui adhéra également à l’UMP avant d’en être exclu, a été condamné pour reconstitution de ligue dissoute et d’autres faits. Les deux sont candidats aux cantonales à Nice sous le sigle Nissa rebela et les Niçois doivent savoir à qui ils ont affaire. Le mouvement présente aussi des candidats outre Var, notamment à Grasse, où le caméléon identitaire reprend son véritable nom : ses candidats ont adopté l’étiquette Bloc identitaire et la devise Grasseghetto ça suffit… Ce mouvement n’a dont strictement rien de Niçois et sa philosophie se situe à l’opposé de l’identité et de la culture niçoise. Dans une ville qui souffrit horriblement de l’occupation allemande, où l’on fusilla des jeunes du Lycée Masséna, où l’on déporta et assassina Résistants et Juifs, où l’on affama la population, où l’on détruisit le port, ou l’on laissa 50 000 mines, où demeure le souvenir de Max Barel qui fut atrocement torturé avant d’être ébouillanté, pas un seul Niçois ne doit confondre l’identité niçoise et l’extrême droite pure et dure.
Chacun peut se risquer à défendre même l’indéfendable à ses risques et périls, mais quand on avance masqué, c’est que l’on a quelque chose à cacher et la tromperie disqualifie d’emblée ceux qui usent de cette pratique. Les Niçois sont trop attachés à leurs racines et à leur identité pour les laisser souiller par une idéologie nauséabonde et indigne qui n’a pas sa place dans le Pays de Nice. Quant à Catherine Ségurane elle rend toujours la monnaie de la pièce et il est plus agréable de le dire en niçois : Catarina Segurana rende toujou pan per crissenssa.
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