EXCLUSIF : Interview d'Alain Roullier-Laurens, président de la L.R.L.N. et du Parti Niçois
Païs Nissart, a obtenu en exclusivité une interview d'Alain Roullier-Laurens, président de la Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises (LRLN) et du Partit Niçois/Partit Nissart, dans laquelle il nous livre sa vision des choses sur divers sujets.
Merci tout d’abord d'avoir accepté de répondre à Païs Nissart, car depuis un certain temps, et contrairement à certains, vous semblez vous tenir un peu en retrait du tumulte politico-médiatique local...
Il n’est pas étonnant que rien n'échappe à l'équipe de Païs Nissart... J'ai accepté de vous répondre, car j'aime beaucoup Païs Nissart et aussi Libera Nissa ; ce sont de vrais médias libres ; ils informent les Niçois et le monde du web, en traitant de beaucoup de sujets intéressants, culturels, politiques ou autres, parfois avec un humour caustique qui est la hauteur des grands polémistes et caricaturiste d'autrefois ; et ils osent aborder des sujets occultés par les autres médias. Les autres sont moutonniers, serviles avec les pouvoirs en place et stupidement alignés sur la mode du moment.
Pour répondre plus précisément à votre question : je travaille à certains projets d’envergure, et j'observe... comme l'a écrit Marguerite Yourcenar dans les Mémoires d’Hadrien : « de la périphérie, on voit mieux le centre... »….
Et de la périphérie que voyez-vous au centre ?
Je vois que tout ce que j'ai annoncé en 2002 dans mon livre Nice demain l'indépendance est en train de se réaliser à la lettre : total effondrement de la France... économique, financier, moral, philosophique, identitaire...et remontée en flèche de l'identité niçoise, portée avec enthousiasme par une jeunesse fière de ses racines et de son histoire.... elle donne une belle leçon aux générations précédentes qui trop souvent ont, par faiblesse, composé plus qu’il ne le fallait avec les destructeurs de notre identité, et certains qui se sont couchés devant eux, espérant quelques misérables avantages personnels. Je suis très fier et très heureux de voir tous ces jeunes engagés pour défendre Nice, la vraie, pas la caricature pour touristes mise aujourd'hui en avant par nos édiles panbagnatisateurs…
Depuis 2002 mes amis et moi, avons ravivé les braises qui couvaient sous la cendre depuis le soulèvement de Nice en février 1871, et maintenant, l'incendie s'étend, il gronde... mais c’est un incendie salvateur, qui à terme va balayer les politicards nuisibles à Nice...
Que les ennemis de Nice ne s’y trompent pas, ce mouvement pour la reconquête des libertés niçoises est irréversible, quelque forme qu’il prenne, quelles que soient les embûches et le temps qu’il mette à donner des résultats concrets. Peut-être verrai-je le moment où l’on rendra justice à Nice, peut-être pas, cela n’a pour moi aucune importance : le vieux sang Niçois qui coule dans mes veines me murmure que ce temps viendra… La satisfaction d’avoir pu modestement placer quelques pierres d’angle sur ce long chemin de la liberté, comme l’ont fait nos grands ancêtres, me suffit ; seul le destin de Nice compte pour mes amis et moi, et nous avons été les serviteurs de notre Ville bien-aimée ; un lourd devoir mais un très grand honneur. Il y en aura d’autres après nous, j’en suis convaincu, car Nice est aussi une antique entité morale qui vit dans notre inconscient collectif ; au cours des temps elle a toujours suscité l’amour-passion dans le cœur de beaucoup de ses enfants…
Que reprocher vous aux politiciens locaux ?
Nice, n'est dans leurs mains qu'un instrument de pouvoir ; ils la prostituent à leur bas intérêts, ils veulent effacer son histoire et lobotomiser les Niçois, ils hypothèquent ses intérêts majeurs, et aujourd’hui, le premier, c’est de ne pas sombrer dans la déchéance avec la France qui jadis l'a colonisée militairement et aujourd'hui paye d'un coup des siècles de turpitudes : la note est très lourde, mais Nice n'a pas à la payer. Son Destin l'attend, car Nice n'est pas française sinon administrativement, Nice est Niçoise... depuis qu'en 1108 elle s'est proclamée libre et indépendante, alors que de l'autre côté du Var, les descendants des Gaulois et des Francs étaient des serfs, pliant servilement sous le joug féodal… les notions de démocratie et de liberté leur seront étrangère durant quelques siècles encore... et aujourd’hui ils prétendent donner des leçons aux Niçois !
M. Estrosi a dit naguère que « le Var ne devait plus être une frontière »... Heureusement qu'il en est une, même moralement pour l'instant, car il nous protège un peu des miasmes pestilentiels de la déchéance française.
Comment nous protège-t-il, selon vous ?
Savoir et sentir que nous sommes Niçois d’abord, sentir que l’ancienne frontière antique du Var existe toujours, matériellement comme dans nos cœurs, nous ouvre la voie à une grande espérance ; les français, eux, n’ont plus d’espérance, ils savent que le système jacobin parisien qui a corrompu et pourri tout ce qu’il a touché, a mis la société française par terre, pire que par terre, au dixième sous-sol… Il y a dix ans, les français jouaient lâchement à l’autruche et ne voulaient pas voir la réalité ; aujourd’hui la réalité est devant eux, dans leurs quartiers, partout et même dans leurs maisons et leurs familles… Dans ce qui était, pensaient-ils, leur France civilisatrice, soi-disant lumière du monde, des nouveau-nés sont supprimés et cachés dans des congélateurs, on, tue pour une cigarette, de vieilles dames se font traîner par terre et arracher les colliers, de plus en plus de gens fouillent dans les poubelles pour survivre, le pays entier est en voie de clochardisation et d’analphabétisation, sur fond de tensions ethniques et religieuses larvées… les abcès purulents, fruits d’un système contre-nature, crèvent les uns après les autres, infectant la société française et ce n’est pas fini, nous subirons pire... Les cocardiers prétentieux aujourd’hui, ne peuvent plus faire comme si… ils ne peuvent plus nier la réalité : la vérité leur donne des soufflets plus forts tous les jours…
Leur France de Descartes, de Pascal, et même celle plus modeste de Bourvil, n’était pas ce qu’ils croyaient ; elle était bâtie sur des étais artificiels, et le jacobinisme l’a totalement, détruite par ses crimes, ses mensonges permanents, sa dictature polymorphe, ses théories hypocrites et suicidaires, son perpétuel déni de la réalité, et ce dévoiement poussé à l’extrême de la notion d’égalité, qui a nivelé la société par le bas et érigé en dogme la médiocrité générale, l’inquisition sociale, morale, fiscale, administrative, la jalousie et la délation… et tout cela pour arriver à retentissante faillite dans tous les domaines ; le coq gaulois s’est toujours complu dans le fumier de la basse-cour, aujourd’hui, déplumé, il ne va tarder à passer au grill.
Les Niçois, eux, savent qu’ils sont d’abord Niçois, que leur véritable identité est antique, que leurs ancêtres n’ont pratiqué ni le colonialisme, ni l’esclavagisme, qu’ils n’ont agressé personne ; ils savent que les valeurs niçoises sont saines, ils savent que leur histoire est un rempart de vingt-cinq siècles qui résiste encore aux tragiques conséquences de la dictature jacobine ; ils savent qu’ils ne sont pas comme les français, même s’ils ont des papiers français, qu’on leur fourre de force dans le berceau depuis 1860 ; ils savent surtout maintenant que Nice à des Droits établis et qu’il suffit, d’être nombreux à les faire valoir, pour échapper au grand naufrage français
Pensez-vous que tous les Niçois soient conscients de cela ?
L’on, n’efface pas aisément cent cinquante ans de lavage de cerveau ; mais la machine à laver française, d’une part n’est pas parvenue à détruire l’identité niçoise, et d’autre part, tous s’aperçoivent qu’elle ne lave pas plus blanc que blanc… on en ressort plus sale que l’on y est entré… Il suffit de comparer la vie des Niçois avant 1860 et leur vie après… Déjà suite au vote du 8 février 1871, seulement dix ans après l’annexion, et bien que quinze mille niçois se soient expatriés pour ne pas devenir français, ceux qui restaient à Nice ont élu à une majorité de plus de quatre-vingt-dix pour cent, trois député séparatistes, Garibaldi, Piccon et Bergondi, avec mandat d’obtenir l’abrogation du plébiscite truqué…
Evidemment, les français ont répondu à ce vote par l’envoi de troupes et de l’artillerie ; des mitrailleuses furent installées devant la préfecture et des canons de campagne sur le Cours… Les jacobins ont toujours été la vivante négation de la démocratie… Nice s’est soulevé durant trois jours, et la soldatesque française à cheval parcourrait les rues de la vieille ville, sabrant au passage et mitraillant les façades…
Henri Sappia, témoin oculaire de ces évènements, a évoqué dans son ouvrage Nice contemporaine « Les baïonnettes françaises dans les torses Niçois »... C’est très parlant… Toselli et Menica Rondelly eux aussi ont relaté ces faits. Eh bien, si dix ans seulement après l’annexion scélérate, les Niçois avaient cent raisons de se révolter et de réclamer leurs droits, aujourd’hui, ils en ont mille…
Comment les Niçois pourraient-ils se révolter aujourd’hui ?
D’abord, comme en 1871, par les urnes, en chassant les politiciens, tous serviteurs des partis français qui assurent leur élection et de confortables rentes, pour installer la société civile niçoise au pouvoir à Nice…. Ensuite en faisant valoir leurs droits devant les instances internationales, comme nous avons déjà commencé à le faire, par la Déclaration de Genève. Et aussi par une pression constante sur le pouvoir jacobin par divers moyens. Ensuite la situation dictera les choix des actions à mener. Le pouvoir jacobin est aux abois, il a détruit la société française, pour pouvoir encore régner sur sa glauque dépouille ; que pourra- t-il faire contre un peuple soudé qui réclame ses droits devant les instances internationales ? Jeter les contestataires en prison comme en 1871 ?
Pensez-vous que l’on pourrait en arriver là ?
Un pouvoir qui jette des hommes en prison parce qu’ils défendent les droits légitimes de leurs peuples, porte un nom, il s’appelle une dictature. Et quand une dictature n’a plus que la prison comme réponse aux légitimes aspirations d’un peuple, elle porte déjà la croix de mort au front ; car une si ignoble attitude, par contrecoup, est génératrice de liberté : les exemples pleuvent : Gandhi, Vaclav Havel, Mandela, Hugo Chavez, Jomo Kenyatta, Dilma Roussel, kim Dae-Jung, Lech Kaczynski, Patrice Lumumba, Alpha Condé, Moncef Marzouki, et beaucoup d’autres ont été jetés en prison, mais les dictatures sont mortes de ce crime de trop… Rien ne peut s’opposer durablement à la volonté d’un peuple. Le fruit mûr tombe, c’est une question de temps
Le passé peut-il servir le présent ?
Même si j’étudie et décortique notre histoire pour livrer aux Niçois tout ce que France et ses séides ont tenté d’effacer, c’est-à-dire la base juridique de leurs droits, je ne vis pas dans le passé ; je suis très préoccupé par la situation actuelle des Niçois et en particulier de la situation des jeunes et des personnes en état de grande fragilité. Mais, pour avancer dans le droit chemin, il faut parfois rappeler le passé, notre passé… Comme disait mon ami Jean de Pingon qui a tellement fait pour la Savoie libre : « Pour avancer, en voiture, il faut regarder dans son rétroviseur. »
Que devrait faire une Nice, disons autonome ?
Le tout est que Nice Libre ne commette pas les mêmes erreurs que les jacobins français. Dans toute société humaine où règne le bon sens, écarter les nuisibles et s’en défendre, n’est pas un crime, c’est un nécessité absolue. Vouloir conserver son identité propre et ne pas la laisser se dissoudre dans d’autres, est un droit absolu. Vouloir que notre culture, chez nous, prime sur les autres, est un droit absolu. Les jacobins français décadents en pleine dérive intellectuelle, tout le prouve, ont décidé dans tous les domaines de marcher sur la tête, les Niçois préfèrent marcher sur leurs pieds et se servir de leurs têtes pour organiser une société saine s’appuyant sur les antiques valeurs niçoises. Evidemment, Nice, bien que la surface communale soit conséquente, n’a pas vocation à héberger et encore moins à entretenir, la moitié de la planète, car une bouteille d’une contenance d’un litre ne peut en recevoir deux sous peine d’exploser
Notre identité et notre culture doivent être défendues jalousement car si les jacobins prétendent caricaturalement que les différences sont une richesse, il est avéré qu’elles sont très souvent des catastrophes ; quand on tamise le lit d’une rivière il y a plus de sable et de boue que de pépites d’or, il en va de même quand l’on tamise l’âme des hommes…
Cela amène à la philosophie sur les rapports avec « L’autre »…
Ah, oui, « L’autre »… Très vaste programme… Dans les milieux ésotériquo-religieux … c’est le Diable que l’on nomme « L’Autre »avec une majuscule, par opposition à « Dieu » ; car le Diable est selon la Bible, un ange quasiment semblable à Dieu, qui de ce fait s’est révolté contre lui… » ; ce qu’a parfaitement résumé Sartre : « L’enfer, c’est les autres »…Eh bien, pour les jacobins, l’Enfer se transforme en Paradis !
Je pense pour ma part, que « l’autre » qui aurait toutes les qualités, est une niaise antienne déclinée à l’envie par les philosophes décadents qui règnent dans les salons parisiens, à défaut de régner sur le bon sens. Si l’on doit appliquer cette fadaise à tous, elle est déjà inopérante, car tout homme est « l’autre » pour autrui ; cela voudrait dire que tous les hommes devraient considérer réciproquement que leurs semblables sont une grande richesse pour eux… Le monde rose bonbon des bisounours…. Les assassins, les voleurs, les pervers, les voyous, les atroces, les thénardiers, doivent-ils être considérés comme une richesse pour leurs semblables ? Les philosophes jacobins niant la réalité la rayent d’un trait de plume, mais elle existe quand même et justement elle pourrit la vie… des autres.
Le corollaire à cette ânerie mise en avant par les philosophes de salons, est que toute« différence » » serait automatiquement une richesse… les coteries politiques françaises en ont fait un slogan imposé à grand coups de tam-tam médiatique ; elles font le grand écart intellectuellement parlant, car d’autre part… elles condamnent toutes les généralités..! Je comprends bien que les jacobins français ayant aujourd’hui tellement de bonnes raisons de se dégoûtent d’eux-mêmes, trouvent tous les autres fabuleux… mais les Niçois se trouvent très bien comme ils sont ; ils ne portent pas, eux, les fardeaux infamants de l’esclavagisme, du colonialisme, des génocides culturels et identitaires aux quatre coins du monde.
Cinq siècles avant que les crétins décadents d’aujourd’hui qui, dévoyant totalement les anciens préceptes religieux qui prônaient l’accueil de l’autre par charité, ont décidé ex-cathedra, que « la différence était toujours une richesse » ; les Niçois ont toujours accueilli « les autres » quand ils étaient respectueux de leur identité et de leur culture. Nice a accueilli dès le Vème siècle les Juifs persécutés partout en Europe (Un célèbre et docte rabbin a même écrit une ode magnifique à Nice, pour la remercier) ; elle a protégé les écrivains et politiciens que les divers gouvernements français persécutaient ; elle n’a jamais permis à l’Inquisition de s’installer chez elle… Alors, plutôt que de trouver systématiquement une richesse dans les autres, les Niçois, qui n’ont pas de leçon à recevoir, mais qui pourraient en donner beaucoup aux beaux parleurs d’aujourd’hui, sont en droit de s’interroger sur ceux qui viennent chez eux : sont-ils dignes des valeurs historiques de la société niçoise ? Qu’apportent-ils à Nice ? La fameuse « différence » révérée par les jacobins français, est-elle globalement et individuellement bénéfique à Nice et aux Niçois ?
Quant à moi, sans doute parce que je suis Niçois et curieux de ce qui est différent, j’ai toujours eu, un peu naïvement peut-être je le reconnais, un apriori favorable pour « l’autre »,mais gare à lui s’il me déçoit et trompe ma confiance. En fait, tout comme nous, l’autre est ce qu’il est, et c’est en le pratiquant, qu’on le découvre ; décréter d’emblée qu’il est une richesse n’est que l’un des nombreux dénis de la réalité dont les jacobins ont fait des lois.
A la réflexion, cette stupidité érigée en dogme n’a certainement pas été mise en avant pour rien ; tout laisse à penser que cette « philosophie » lénifiante a été initiée et diffusée en premier lieu par les énarques européens qui pensaient que l’Europe vieillissait, qu’il fallait y introduire du sang neuf et augmenter le cheptel, pour fournir davantage d’esclaves au capitalisme de demain ; cette théorie vite devenue inquisitoire, avait très probablement pour but de tenter de mieux imposer l’immigration massive en Europe, laquelle, fatalement, générerait des problèmes ethniques, et de grands chocs religieux, sociaux et culturels, souvent insurmontables .
Quoi qu’il en soit, les Niçois doivent considérer les amours, les détestations, et les théories françaises quelles qu’elles soient, avec beaucoup de prudence ; notre histoire n’est pas l’histoire de France, heureusement d’ailleurs. Nous ne devons pas être prisonnier des cadres français, intellectuels, politiques ou économiques ; nous devons passer toutes choses au prisme niçois, pour en juger ensuite. Et trouver des réponses spécifiquement niçoises aux problèmes français
Que pensez-vous de toutes ces « lois de société » qui divisent les Français ?
C’est un sujet qui nécessiterait beaucoup de développements ; je ne me préoccupe pas de ce qui divise les Français mais de ce qui peut diviser les Niçois. J’espère en tout cas que les gens de bon sens et en particulier les Niçois, se poseront cette question capitale pour l’avenir de l’Europe : jusqu’où le droit corrompu des sociétés décadentes peut-il dériver, jusqu’où peut-il se détacher de la réalité pour la contrefaire et la refaçonner à sa guise ?
Quelle est votre approche de la réalité niçoise d’aujourd’hui et quels problèmes vous préoccupent ?
Sur le fond d’abord, la raison et la justice éclairent mon chemin ; les écrits de nos ancêtres, aussi ; beaucoup ceux de Garibaldi, car si les moyens ont changés la nature humaine et toujours a même ; et puis il y a les problèmes que subissent les Niçois ; comme le manque de logements, l’insécurité, la surpopulation, la détestable gestion des deniers publics.
Et la ville livrée au mercantilisme de gens qui viennent d’ailleurs pour se remplir les poches chez nous, alors que les vrais Niçois sont contraints de s’exiler car l’immobilier flambe à notre détriment sans que la mairie n’organise de contre-feu pour les protéger en leur réservant des logements dans chaque nouveaux immeubles construits, comme le font nos voisins monégasques qui sont nos concurrents mais plus avisés que nous pour se protéger ; et bien d’autres choses… Et en toile de fond, il y a les périls que court la Ville ; comme le bétonnage massif de la plaine du Var, qui va étouffer Nice et la priver de terres cultivables et de réserves d’eau…. Ce projet déjà en cours de réalisation est une véritable catastrophe, pour nous et nos descendants ; tout doit être fait pour l’interrompre. La vérité c’est que la France en nous imposant ses lois, nuit aux Niçois tous les jours, et qu’il faudra bien que cela cesse et le plus tôt sera le mieux.
Bientôt auront lieux les municipales, comment analysez-vous l’échiquier politique niçois ?
Je rencontre beaucoup de monde à ce propos ; et compte tenu du nombre de gens qui défilent dans mon bureau, on peut dire que la révolte gronde… et que les nouvelles gesticulations faussement niçoises du maire n’y changent rien, sinon ajouter le ridicule à l’incompétence
Il faut synthétiser tout cela et en tirer les conclusions. Pour être bref, l’échiquier politique Niçois peut être analysé en quelques phrases forcément cruelles ; nous voyons embusqués ou déclarés : un parti qui n’a jamais convaincu les Niçois et qui, électoralement, va payer cher le fait d’être au pouvoir en pleine crise économique ; une parisienne ultra-tricolore qui est passée quelquefois à Nice et connaît les problèmes des Niçois comme moi ceux des Eskimos, que son parti, parachute sur des cactus, au grand déplaisir des militants du cru ; un vieux Monsieur aigri et revanchard qui ayant dépassé de presque vingt ans l’âge de la retraite, manipule sur une carte d’Etat-major obsolète des régiments qu’il a lui-même dissous, et dont personne ne veut parce qu’il a trahi tout le monde… mais qui s’obstine à rechercher des gens assez masochistes pour le rejoindre ; quelques dissidents de gauche ou de droite, qui aboient fort mais ne sauraient mordre, car ils n’ont pas les canines assez solides, pour se dresser contre les appareils de leurs partis ; un ou deux indépendants, encore plus faibles car ils sont hors parti ; et un infime groupuscule qui n’existe que médiatiquement, dont les meneurs croient que la vérité se mesure en décibels, et font désespérément la roue pour séduire un parti qu’il ont trahi naguère… pesant boulet que personne ne veut se coller aux pieds, de peur de perdre les trois-quarts de ses voix.
Pour résumer, c’est le désert de Gobi, sans gros poissons… les Niçois comprendront. Un vrai boulevard conduisant à la mairie, pour une équipe purement niçoise, déterminée et sérieuse, présentant un programme sérieux.
Mais vous avez oublié quelqu’un ! Le maire sortant…
ll me semble qu’il n’a pas annoncé sa candidature… Comment l’oublier puisque nous le subissons ; je l’avais gardé pour la fin, car bien qu’il ne brasse que du vent, et passe le plus clair de son temps devant les photographes et les caméras pour paraître et se dispenser de faire, il mérite un chapitre entier ! L’attitude du maire actuel ne peut laisser les vrais niçois indifférents ; avant son élection, il avait promis qu’il se consacrerait à plein temps à Nice ; à peine élu il est parti intriguer à Paris ; seul un ministère l’intéressait.
Il n’a rien fait, durant sa mandature, sinon inaugurer ce qui était dans les tuyaux depuis longtemps, comme l’ouverture du parc d’Estienne d’Orves, la récupération de l’ancien Hôtel de Ville et des bâtiments de l’ancien Sénat, la coulée verte… Sa brigade verte magique dont il nous a rebattu les oreilles en début de mandat, a dû changer de couleur pour ne pas être reconnue compte tenu de l’état des rues de la ville, à moins qu’elle ait fini au garde-meuble des illusions estrosiennes, tout comme les nombreux « observatoires » qu’il a créé, lesquels n’observaient que son nombril, avec bienveillance, bien sûr. Des multitudes de photos dans le monopole presse ne sont pas parvenues à masquer son absence de Nice et l’indigence de sa gestion.
Le bétonnage suicidaire de la plaine du Var, auquel il a présidé, à lui seul mériterait qu’il soit éliminé de la vie politique niçoise. Citons en vrac quelques merveilles de sa mandature : la bunkerisation de la mairie et des rues adjacentes, le pouvoir personnel, le goût du luxe, quand il caressait l’idée de s’installer comme un prince à la villa Masséna ou mieux, au palais Sarde, les allées et retours à Paris avec ses chauffeurs et ses voitures rechange, sa manie des vols aériens de luxe qui ont scandalisé la collectivité, l’affaire ubuesque et coûteuse des Jeux olympiques d’hiver qui a fait rire la moitié de la France montagneuse ; le téléphérique qui devait conduire sur le Vinaigrier, remisé lui-aussi au garde-meuble ; la rame du tram exposée sur la promenade ; les wagons de publicités ruineuses dans le monopole de presse et autres médias, voilà un aperçu de la mandature qui s’achève ; sans oublier le transfert des dettes de la ville à la métropole, ce qui n’arrange rien et aggrave les choses, parce que la métropole en crée de supplémentaires
Nous avons assisté durant cinq ans à une politique d’effets d’annonces, de bulles de savons, de paillettes, de démagogie… qui ne souvient pas de la comédie bling-bling avec Brad Pitt et Angelina Jolie… Pire encore, il nous a collé sur la Promenade, pour le 150éme anniversaire scélérat de l’annexion, les hideuses ferrailles de la honte qui sont une insulte à l’histoire de Nice et aux Niçois, et pour assister de près aux sauteries adjacentes il fallait présenter sa carte de l’UMP… Ceux qui portaient des t-shirt niçois étaient écartés et interrogés par des policiers…
Le jour anniversaire de la passation des pouvoirs à la France, des jeunes niçois ont chanté Nissa la Bella, ils ont été immédiatement arrêtés, interrogés et fiché par la police… Sous la mandature de M. Estrosi, chanter l’hymne niçois en public lors de manifestations officielles conduit au poste police !!! Sans compter la scandaleuse pièce de théâtre, montée à grand frais à Nice jouée à guichets fermés, à la gloire du dictateur Napoléon le petit…. Pas niçois du tout, tout cela… Il peut bien gesticuler aujourd’hui en panbagnatisant à tout va, il ne trompera personne, nous le connaissons trop.
L’on pourrait décliner des pages entières d’atteintes graves à notre identité : pas Niçois du tout que de vouloir « effacer la frontière du Var » et « marier » Nice à Marseille son ennemie de toujours… Pas Niçois du tout que de porter publiquement l’écharpe du Club de foot de Monaco… Pas Niçois encore, ni républicain d’ailleurs, que de vouloir réhabiliter le dictateur Napoléon le petit qui renversa la République et envoya des milliers d’opposants à Cayenne ; pas Niçois encore d’aller parader à Plombières pour honorer Napoléon le petit et Cavour qui lui vendit Nice…. Pas Niçois du tout que de faire retirer la statue de Charles-Félix du parvis de la mairie pour la remplacer par un doigt d’honneur du sculpteur César ; pas Niçois du tout que de faire disparaître les drapeaux niçois dans la ville… Pas Niçois du tout, que d’avoir, à la veille des élections municipales de 2008, cité dans le monopole de presse, « ses » héros Niçois, dont pas un ne l’était, parce que prononcer les noms de Ségurane et de Garibaldi lui aurait écorché la bouche….
Et, oh surprise, que voyons-nous ? L’homme, auteur ou responsable de tous ces actes éminemment anti-Niçois, depuis que Sarkozy a été battu et que ses appuis à Paris n’existent plus, s’est brusquement souvenu que les Niçois, eux, existaient et surtout qu’ils allaient disposer bientôt de bulletins de vote lors des municipales… Et voilà qu’il a fait un virage acrobatique à 180 degrés… Revenu d’are-d’are à Nice qu’il délaissait, il s’est mis à banbagnatiser à outrance ; on peut s’attendre, qui sait, à le voir, la veille des municipales, danser la farandole des vira-vesta et des facha faussa en costume Niçois ! Ou, qui sait, à distribuer des pan-bagnat à la mayonnaise parisienne dans les rues ! « Nice n’est pas un paillasson, dont on se sert à son gré, selon ses intérêts
Qu’est ce qui vous a particulièrement choqué dans l’attitude du maire qui tente de « ratisser » Niçois ?
D‘abord, le scandale des ferrailles de honte, et la récente photo du maire, derrière le drapeau de la Brigade Sud, à côté d’un supporter portant le maillot de Marseille, cela a dû en faire hurler plus d’une et plus d’un. L’indignité et le cynisme absolu… je pèse mes mots et je les justifie.
Le soir du fameux Monaco-Nice, quand les supporters niçois, parqués derrière des grillages comme du bétail ont été volontairement gazés à la bombe lacrymogène par les forces « de l’ordre » françaises, hommes, femmes, vieillards et enfants, et que, les grilles ayant été ouvertes par les monégasques, cette foule s’est répandue sur le terrain pour échapper aux gaz, ce fut un tollé dans la presse anti-niçoise contre les supporters niçois qui soi-disant avaient « envahi » le terrain comme des casseurs…. Et cette provocation très probablement organisée à dessein, aboutit à la dissolution de la BSN.
Quelle fut la position de M. Estrosi, maire de Nice ? Défendit-il les supporters niçois ? Non. s’informa-t-il, avant de nous abreuver dans la presse de sa jactance de tribun de pacotille avec des effets de menton ? Non ; il hurla avec les loups et plus fort qu’eux encore ! Que pouvait-on lire dans les colonnes du monopole de presse le lendemain ?
Ses paroles demeurent gravées dans la mémoire de beaucoup de Niçois, écœurés : « Je souhaite que toutes les poursuites soient engagées contre les fauteurs de troubles ; je ne les considère pas comme des supporters, mais des gens nocifs nuisibles à l’image de notre équipe… ». Celui qui osa par ailleurs porter en public l’écharpe de l’équipe de Monaco, se permettait d’insulter des Niçois, hommes, femmes vieillards et enfants, qui tentaient simplement d’échapper à un gazage massif et organisé ! Un tel homme ne mérite pas de demeurer maire de Nice.
Et après cela, il se pavane tout sourire, comme si de rien n’était à côté d’un drapeau de la BSN !!! Cette attitude ne nécessite pas de commentaires. A elle seule, et plus que de longs discours, elle montre de quoi est capable cet homme pour tenter de se faire réélire ; et de quoi il est capable tout court…
Cette volte-face scandaleuse par sa brusquerie, son indignité et son outrance, ne traduit qu’un profond mépris pour notre identité ; agir de la sorte, c’est prendre les Niçois pour des imbéciles, et comme ils ne le sont pas, ça ne passera pas ; la question à laquelle l’on doit répondre est simple : peut-on encore vouloir, ou plutôt supporter, un tel homme pour maire ?
Cela dit, la vie m’a appris que plus qu’une personne, ce sont ses actes nuisibles qu’il faut condamner et combattre. je n’attaque pas une personne, mais ses actes. Et Voltaire m’a appris qu’il valait mieux assagir les tyrans que les chasser ou les tuer, car leurs successeurs sont souvent pires : aux jacobins a succédé Bonaparte… Mais peut-on assagir celui qui occupe actuellement le fauteuil de maire de Nice ? Compte tenu de ses actions passées et des très graves et virulentes atteintes à notre identité niçoise, lesquelles ont été conscientes, répétées, et multiples, j’en doute très fortement. La politique n’est pas, que je sache, un domaine où les miracles existent.
Avez-vous déjà décidé de votre position pour les municipales ?
Tout d’abord, chacun aura noté qu’il n’existe pas de débats d’opposition au conseil municipal de Nice, sauf quelques passes au fleuret moucheté ou plutôt au cure-dent d’abordage… L’opulent râtelier de la métropole doit être un solide trait d’union…. Nous, nous voulons que cela change car un tel silence est scandaleux alors que les problèmes pleuvent sur les Niçois, et que la majorité municipale ajoute le gaspillage à l’incompétence.
Le Parti Niçois/Partit Nissart, prendra très bientôt une décision en fonction des forces sur lesquelles il pourra compter et de paramètres plus affinés ; mais je vous dis, d’ores et déjà, que la conduite du maire ne nous laisse guère le choix.
Comment voyez-vous la position du maire sortant ?
Le Maire n’a plus trop de flèches dans son carquois… Les Niçois ont subi sa politique, ils ont vu ce qu’est devenue Nice durant sa mandature ; la gauche est engluée dans la crise économique et il ne pourra pas cette fois, agiter son spectre comme un épouvantail ; l’UMP n’a plus un sou et pour une fois il aura à compter car la machine à réélire est en panne ; elle est dans les mains de M. Copé et le maire de Nice, a pris le parti de Fillon… ses amis intéressés vont disparaître parce qu’il n’y a plus rien à grignoter…les inimitiés contenues vont apparaître, le souvenir des promesses non tenues aussi… les vieux comptes vont se régler….Un ex « ami » va sans doute tout mettre en place pour l’affaiblir et prendre sa place car les conseils généraux sont appelés à disparaître…
Le mieux qu’il ait à faire, c’est de disparaître de l’horizon niçois, ce sera au moins le premier service qu’il rendra à Nice et d’ailleurs un sondage que vous avez vous-mêmes initié à ce sujet, le prouve amplement…
Un mot pour finir ?
Les Niçoises et les Niçois doivent néanmoins garder confiance et surtout agir pour préparer l’avenir de la jeunesse niçoise et améliorer leur propre sort. J’en rencontre beaucoup en ce moment qui me sollicitent pour faire barrage à ceux qui nuisent à Nice, et je ferai tout pour les aider, mais ils doivent se souvenir de l’adage ancien : « Aide toi, toi-même, et le Ciel t’aidera. Donc, force, mobilisation, combativité, rassemblement, sont au menu en attendant des prochaines municipales… Issa Nissa !!!