Il y a 445 ans, les Niçois participaient à la Bataille de Lépante.
Le 7 octobre 1571 se déroula la bataille de Lépante, en Grèce, une des plus grandes batailles navales de l’Histoire opposant l’Empire ottoman à la « Sainte Ligue » (alliance militaire entre le Royaume d’Espagne, la République de Venise, les Etats Pontificaux, la République de Gêne, les Etats de Savoie ainsi que la Toscane, Urbino, la Sicile et l’ordre des Hospitaliers).
463 navires s’engagèrent dans cette bataille (212 pour la Sainte-Ligue, 251 pour les Ottomans) qui vit la victoire de la Sainte-Ligue ayant un retentissement dans toute l’Europe et mettant un coup d’arrêt à la progression ottomane en Méditerranée orientale ainsi que le contrôle de la Méditerranée occidentale (marquant également la fin des razzias turques).
Les Etats de Savoie participaient à cette bataille en envoyant 3 navires depuis Nice (qui avec Villefranche sera le seul débouché maritime de la Savoie de 1388 à 1815 date à laquelle la République de Gêne est annexée) « La Capitaine », « La Piémontaise » et « La Marguerita » composés d’équipages essentiellement Niçois sous le commandement d'André Provana de Leyni amiral de la flotte savoisienne qui s’illustra lors de la bataille de Lépante en prenant d’assaut avec Juan d'Autriche (commandant la flotte de la Sainte-Ligue) le navire d'Ali Pacha, amiral de la flotte ottomane (l'amiral turc sera tué pendant l'assaut, décapité, sa tête sera accroché au mat du navire amiral espagnol pour saper le moral des ottomans).
« La Capitaine » vaincra seule contre deux navires turcs.
« La Marguerita » y perdra tout son équipage sauf 12 hommes.
« La Piémontaise » perdra tous ses officiers.
Aujourd’hui deux rues à Nice commémorent cet évènement. Les rues Lépante et Provana de Leyni
André Provana de Leyni (1511-1592) sera chargé par Emmanuel-Philibert de Savoie de renforcer les défenses côtières niçoises avec la construction du fort du Mont-Alban et de la Citadelle de Villefranche. Il sera également à l’origine de la première véritable (mais modeste par le nombre) marine savoisienne. Il prépare en peu de temps une petite flotte et réussit à rendre sûres les côtes des États de Savoie et à en faire connaître au loin le drapeau. La politique navale suivie permet de disposer d'un certain nombre de galères armées sans pour autant les équiper d'un armement trop conséquent qui aurait été coûteux. En 1560, André Provana a sous ses ordres une dizaine de navires et malgré ce faible nombre, sa flotte est d'une remarquable efficacité, elle est ainsi plus rapide que celle de Gênes et son équipage mieux nourri et mieux traité. Selon certains historiens, l'action d'André Provana constitue la véritable origine de la marine piémontaise, laquelle donnera plus tard naissance à la marine italienne.