Pour Estrosi, le Fouquet's est une "brasserie populaire"
Le député-maire UMP de Nice était l'invité mardi 10 janvier de l'émission mardi politique sur RFI. L'occasion pour lui de défendre le bilan de Nicolas Sarkozy et d'expliquer la stratégie de son parti face à la menace du Front national. "Nous savons que c'est cette classe ouvrière qu'il nous faut rassurer", explique-t-il.
La discussion s'engage alors sur le bilan industriel du président de la République et la possibilité d'un 21-Avril à l'envers, Christian Estrosi opposant le sauvetage d'Alstom (alors que Nicolas Sarkozy était ministre) aux arguments des journalistes soulignant l'échec de Gandrange. "Qui peut revendiquer d'avoir sauver Alstom du démantèlement face à Bruxelles là ou Siemens faisait des pressions terribles ?", interroge l'ancien ministre de l'industrie.
"– On a l'impression qu'on attend toujours la campagne pour s'intéresser à la classe ouvrière, relance l'un des journalistes, ajoutant : On a encore en tête le Fouquet's.
– Ecoutez, pour parler du Fouquet's, je préfère ne pas être obligé de m'égarer moi-même sur les frasques d'un certain nombres de personnalités politiques du Parti socialiste qui, permettez-moi de vous dire, ont été beaucoup plus indignes que ce que l'on pourrait reprocher à une soirée, en tout et pour tout, de victoire, répond Estrosi.
– Etait-ce une erreur originelle ?, demande l'un des chroniqueurs.
– Mais attendez, moi j'étais sur la place de la Concorde, mais je n'étais pas au Fouquet's […], je n'étais pas invité et c'était très bien ainsi, pour autant c'est indigne de pouvoir reprocher au président de la République d'être allé dans une brasserie populaire des Champs-Elysées ce soir-là, réagit Christian Estrosi, provoquant l'hilarité générale chez les journalistes.
– Je vous pose la question, lequel d'entre vous n'y est pas allé ?, tente-t-il pour se défendre.
– Pas en 2007, en tout cas", rétorque une journaliste.
Et le maire de Nice de conclure : "Je vous trouve bien silencieux sur ce plateau."
Le Fouquet's, brasserie populaire ? Voilà une sortie qui promet son lot de railleries. Certains mauvais esprit ont d'ailleurs commencé, comme le chroniqueur d'Europe 1 Guy Birenbaum qui a mis en ligne quelques liens renvoyant vers le site du groupe Lucien Barrière, propriétaire des lieux, où l'on peut aisément constater que les menus affichent un prix d'entrée à 78 euros.
[Mise à jour 11 h 50]
Sentant la polémique monter, Christian Estrosi a réagi ce mercredi sur son compte Twitter en expliquant que : "Pour tous ceux qui ne le savent pas encore, 'populaire' est synonyme de célèbre", répétant que lui-même n'était pas au Fouquet's le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy.
Le réseau social s'est emparé de l'explication estrosienne et plusieurs utilisateurs s'amusent à remplacer le mot populaire par célèbre dans des expressions bien connues donnant par exemple "La République célèbre de Chine", "Envoyez vos dons au Secours célèbre", ou encore "Marine Le Pen drague les classes célèbres". A suivre avec le hashtag #remplacepopulaireparcelebre.